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Grand Angle

Entretiens Hollande-Sellal : Aucune mention du Sahara dans la déclaration conjointe

Le premier ministre algérien a effectué une visite en France. Il a eu des entretiens avec François Hollande, sanctionnés par une déclaration commune. Mais cette fois-ci, partie française a soigneusement évité l’erreur commise, il y a une année, par Jean Marc Ayrault. On note, en effet, l'absence de la question du Sahara occidental parmi les sujets géopolitiques traités par les deux pays. 

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François Hollande et Abdelmalek Sellal / Ph. L'Élysée
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Même si les relations avec le Maroc sont toujours dans la «zone de turbulence», Paris veille à ne pas provoquer de nouvelles tensions. La visite officielle du premier ministre algérien en France a donné l’occasion pour l’Elysée de réitérer sa volonté de ménager le partenaire marocain. Cet engagement s'est d'ailleurs traduit dans la déclaration conjointe, publiée à l’issue de la 2ième session du comité intergouvernemental de haut niveau franco-algérien, qui s'est tenue le 4 décembre 2014 à Paris, et présidé par François Hollande et Abdelmalek Sellal. Ce denier a remplacé Abdelaziz Bouteflika, encore malade.

Le texte a bien abordé plusieurs sujets d’intérêts communs, tels que la crise malienne, le chaos en Libye, le terrorisme, l’instabilité dans le Sahel et le partenariat économique entre les deux pays. Néanmoins, la partie française a veillé a ce que la question du Sahara occidental ne figure pas dans le document.

Réparer l’erreur d’Ayrault de 2013

En agissant de la sorte, la France de l’après crise de la convocation du patron de la DST, Abdellatif Hammouchi, en février dernier, a évité de répéter la même erreur commise par l’ancien chef de gouvernement, Jean Marc Ayrault lors de son déplacement, mi-décembre 2013, à Alger. A l’occasion d’une visite de travail, il avait en effet apposé sa signature à une déclaration appelant  à «permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental, conformément aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations Unies, ainsi que des résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité». Un passage qui avait suscité des grincements de dents à Rabat.

Cette fois, l’histoire ne s’est pas répétée. On peut y voir un autre appel de pied aux autorités marocaines qui s’ajoute aux mains tendues par les responsables français et dont la dernière date du 14 octobre, à l'occasion de l'inauguration d’une exposition sur l’art marocain à l’Institut du monde arabe de Paris. Dans une allocution en présence de la princesse Lalla Meryem et de quelques ministres du gouvernement Benkirane, le président français a appelé à «dépasser les difficultés qui peuvent parfois surgir, parce que nous avons besoin l’un de l’autre, le Maroc de la France et la France du Maroc», précisant que les deux pays «demeurent non seulement des partenaires d’exception mais puissent encore davantage coopérer dans tous les domaines».

Reste à savoir si ce nouveau geste de la part des Français sera apprécié par les Marocains ? A l’exception de la coopération militaire et sécuritaire, les autres secteurs ont largement pâti de la crise qui dure depuis dix mois.

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