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Grand Angle

Maroc : Le ministre de l’Intérieur pris à partie par les victimes des intempéries

Bouizakarne, Tan Tan et dans une moindre mesure Sidi Ifni ont connu des formes de protestations des victimes des inondations. Un phénomène appelé à s’amplifier, notamment avec la hausse des prix de produis de première nécessité.

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Mohamed Hassad, ministre de l'Intérieur / DR
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Après plus de dix jours de fortes précipitations, la ville de Bouizakarne a connu, hier, le premier mouvement de protestation de la population sinistrée. Des dizaines de jeunes, à l'appel d'une coordination locale, ont manifesté au moment même de l'arrivée de la délégation du ministère de l'Intérieur, conduite par Mohamed Hassad.

Ils ont pointé du doigt la mauvaise gestion des autorités et du gouvernement des inondations qui frappent la ville depuis plus de dix jours. Un premier bilan établi par des ONG fait état de la mort de 30 personnes et l’effondrement de plusieurs maisons en pisé.

Hassad écourte sa visite

Le samedi 29 novembre, un média souligne que Bouizakarne est encore sous les eaux, déplorant le fait que les habitants soient livrés à eux-mêmes face à la colère de la nature. C'est justement ce sentiment d'abandon qui est la cause de l'organisation du sit-in de la veille.

Le passage du ministre à Bouizakarne fut très court. Hassad a été contraint de quitter les lieux alors que commençaient dans les rues de la ville des affrontements entre jeunes en colère et les forces de l'ordre.  Ces dernières, déployées en masse, ont été soutenues par des unités arrivées spécialement de Guelmim (à 42 km) pour assurer la sécurité du déplacement de la délégation du département de l'Intérieur.

A Tan Tan, la police empêche les victimes de squatter des appartements vides

Sidi Ifni a connu, également, la tenue de deux sit-in mais sans enregistrer de heurts entre les habitants et les éléments des corps de la sûreté. En revanche à Tan Tan, la police a dû intervenir à coups de matraques pour empêcher des victimes des inondations, notamment ceux ayant perdu leurs maisons, de squatter des appartements vides. Ces logement étaient construits par le groupe Al Omrane afin d'y loger les sahraouis des camps de Tindouf qui optent pour un retour au Maroc.

Ces mouvements de protestations risquent de se propager à d'autres régions. En effet, la cherté des produits de première nécessité pourrait pousser les habitants à descendre dans les rues. Ce matin Samir Mhandi, un acteur associatif à Sidi Ifini, déclarait à Yabiladi que les prix ont nettement augmenté. Certains commerçants profitent de la situation pour opérer des hausses en toute illégalité.

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