La base navale de Ksar Sghir pourrait être opérationnelle au début de l’année prochaine. C’est le ministre délégué à l’Administration de la Défense nationale qui en a fait l’annonce devant une commission à la Chambre des conseillers dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2015. Un délai qui parait raisonnable sachant qu’Abdellatif Loudiyi a révélé aux sénateurs que l’état d’avancement du chantier avait dépassé les 80%.
Il faut quand même rappeler que la base aurait initialement dû être livrée à la Marine Royale en 2011. La date finale de livraison a même été repoussée deux autre fois. Si l’on croit la presse espagnole, l’inauguration avait été repoussée à l’été 2012 puis à l’été 2013. Mais ça sera finalement pour 2015.
Compléter la présence marocaine en Méditerranée
Depuis le lancement du projet par le roi Mohammed VI, en 2008, c’est la première fois qu’un officiel marocain aborde la question de la base de Ksar Sghir. Jusqu’à présent les informations venaient des services de renseignements espagnols (CNI) qui suivent de très près ce projet. Les médias proches du CNI ont en effet consacré ses six dernières années plusieurs articles sur le sujet. Cet intérêt s’explique, entre autres, par la proximité géographique avec Ceuta de l’installation militaire marocaine. Seulement 20 kilomètres séparent la base de l’enclave sous administration espagnole.
La base confère au royaume une place privilégiée dans la surveillance et le contrôle du trafic maritime dans le Détroit de Gibraltar, véritable carrefour des navires marchands comme des porte-avions américains et russes. Une fois qu’elle sera opérationnelle, la base complétera la stratégie marocaine visant à consolider sa présence dans les eaux de la Méditerranée. Elle avait été initiée par la construction du port de Tanger-Med avant d’être consolidée avec l’inauguration officielle du Centre de surveillance du trafic maritime de Tanger en décembre 2010. Les trois projets sont tous situés dans la commune de Ksar Sghir.
Le coût de la réalisation de la base est estimé à 1,390 milliard de dirhams. Sa construction a été confiée conjointement au FAR et aux ministères de l’Equipement et des Finances.