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Grand Angle

Maroc : Le centre R&D de PSA crée des remous entre les syndicats et la direction

Alors que l’annonce d’un centre R&D au Maroc avait été faite par PSA Peugeot Citroën, le groupe français vient de démentir l’information. Selon PSA, ce centre R&D, ouvert en 2012 à Casablanca, rentrait à l’origine dans le cadre d’un projet destiné à répondre aux besoins d’un client dans le domaine ferroviaire. Mais la CGT ne l’entend pas de cette oreille et craint qu’une partie des emplois à Sochaux ne soit transférée au Maroc.

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Un climat tendu règne depuis quelques jours entre les employés et la CGT d'un côté et la direction du groupe PSA de l'autre. En cause, l’annonce de la création d’un centre R&D d’Altrans pour PSA Peugeot Citroën au Maroc. Le syndicat craint qu’une partie des emplois de Sochaux/Belchamp parte prochainement vers le royaume. La direction de PSA qui avait pourtant annoncé l’ouverture de ce centre à Casablanca vient de nier la délocalisation de la R&D au Maroc. « Il n’y a aucun projet de création d’un centre de R&D de PSA au Maroc », confie-t-elle au Dauphiné.com.

Un centre R&D dans le domaine ferroviaire ?

Pourtant en 2013, Altran, le spécialiste français du conseil en innovation et ingénierie avancée, avait bien ouvert un centre de R&D au Maroc pour PSA Peugeot Citroën dans le cadre de la stratégie d'économies du groupe automobile français. Mais actuellement, la direction de PSA semble vouloir entretenir le flou sur cette question. « Nous avons ouvert un centre R&D à Casablanca en 2012 avec 250 consultants, un nombre que nous voulons doubler d’ici cinq ans », explique au Dauphiné Laure Sanguinetti, directrice de la communication corporate du groupe Altran. Mais pour Sanguinetti, « à l’origine, il s’agissait de répondre, non aux besoins de PSA, mais à ceux d’un client dans le domaine ferroviaire».

Elle ajoute que «des opportunités se sont ensuite présentées dans le secteur de l’automobile : aujourd’hui, plusieurs de nos consultants travaillent sur des projets PSA ». Seulement, la directrice de la communication corporate ne dévoile rien au sujet du nombre des consultants et de la nature de ces projets.

La direction de PSA «joue sur les mots»

Du côté de la CGT, on accuse la direction de PSA d’essayer de noyer le poisson. Selon Bruno Lemerle, «la direction joue sur les mots, car au-delà de ce démenti, PSA va confier une part de plus en plus importante d’études à des prestataires, et notamment à des prestataires low-cost, conformément aux souhaits de Carlos Tavares (président de PSA Peugeot Citroën)». «À la DRD, le nombre de prestataires, qui était de 700 en juillet 2013, devrait avoisiner les 4.000 à l’horizon 2016/2017 », précise Lemerle. Des déclarations que nient encore une fois PSA, qui qualifie ces annonces d’«infondées ». 

Même si la CGT ne craint pas que la R&D disparaisse à Sochaux/Belchamp, elle affirme que « cette forte augmentation du recours à la sous-traitance se fera au détriment des emplois internes dont une partie importante est maintenant classée sensible». En effet, explique-t-elle, «deux cent cinquante ingénieurs et techniciens de DRD de Sochaux/Belchamp ont reçu ces dernières semaines un courrier pour les inciter à changer de métier ou d’entreprise ».

Chez la direction, on prévient le plus en amont possible les salariés dont le métier risque de nécessiter moins de monde d’ici trois à cinq ans. «Cela leur laisse ainsi le temps de réfléchir à leur avenir professionnel, de suivre une formation, de chercher des opportunités en interne ou à l’extérieur de l’entreprise », souligne-t-elle, comme une sorte d'aveu. 

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