Le cabinet Benkirane entend surveiller de très près les financements des associations en provenance de l’étranger. Le ministre des Relations avec le Parlement et la société civile, prenant le relais de ses collègues Mohamed Hassad et Driss Dahak, a préparé, en ce sens, un projet de décret. Un texte qui devrait être adopté, à l’occasion de la réunion du conseil du gouvernement du 5 octobre. Un tour de vis qui intervient quatre mois après les propos du ministre de l'Intérieur accusant des ONG de recevoir des sommes conséquentes de l'étranger.
Dans une répartition des rôles entre les membres de l’exécutif, le texte du département de Choubani propose la création d’une commission ministérielle composée de l’Intérieur, Affaires étrangères, Justice, Finances, Jeunesse et Sports, Culture, Solidarité et Famille, MRE, Relations avec le Parlement et bien entendu le Secrétariat général du gouvernement. Ses membres sont appelés à «présenter devant le parlement un rapport annuel sur l’état de la société civile, notamment les financements nationaux et étrangers destinés aux associations». C’est l’objectif principal du projet de décret n° 2.13.845. Auparavant, la mission de suivi les fonds internationaux envoyés à certains ONG marocaines, était du ressort du SGG et la Direction des impôts.
Le réquisitoire de Driss Dahak contre les ONG
Lundi, devant la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, le Secrétaire général du gouvernement a estimé qu’en 2013 le montant des sommes internationales reçues par les associations s'élevait à 24 millions dh. Driss Dahhak a déclaré qu’il a l’intention de demander aux Affaires étrangères de l’aider à traquer les sommes d’argent qui atterrissent sur les comptes des ONG. Il a également menacé de retirer la qualité d’«utilité publique» aux enseignes qui occultent leurs sources de financement. Un message adressé à l’AMDH, principale cible de toute cette opération initiée le 15 juin par le ministre de l’Intérieur.
Pour mémoire, à la Chambre des représentants, Mohamed Hassad expliquait que sous couvert de la défense des droits de l’Homme, des ONG mettent en doute l’action des services de sûreté, aidées en cela par les multiples soutiens financiers qu’elles reçoivent de l’étranger. Il avait même déclaré que ces fonds dépassent de 60% les aides de l’Etat destinées aux partis politiques.