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Grand Angle

Liban : Deux Marocaines victimes d'une dérive des forces de l'ordre

Si le séjour de Nadine et Diana Aafya au Liban leur sera difficile à oublier, c'est surtout parce qu'il leur aura laissé un souvenir particulièrement négatif. Comment pourrait-il en être autrement, lorsqu'on sait que les deux jeunes filles ont fait l'objet en juillet dernier d'une intervention plutôt musclée des forces de l'ordre locales, et sans motif apparent à priori?

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Source: Google Maps
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Les faits, qui nous sont rapportés par Abdesslam Ouazzani Chahdi, président de l'Association des commerçants marocains résidents en Côte-d'Ivoire (ACMRCI), remontent au mois de juillet dernier. Nadine (25 ans), et sa sœur cadette Diana (22 ans), citoyennes marocaines nées et résidant en Côte-d'Ivoire, étaient parties au Liban, pays d'origine de leur mère, pour des examens médicaux concernant l'une de ces sœurs qui souffrirait de problèmes cardiaques.

Le 17 juillet 2010, elles ont la désagréable surprise de se faire arrêter par la gendarmerie locale, alors qu'elles se trouvent dans un magasin de la ville de Saida (48 km au sud de Beyrouth, la capitale). D'après la presse libanaise, les jeunes filles auraient été interceptées par des éléments des forces de la Sécurité intérieure «lourdement armés», qui seraient arrivés sur place à bord de trois véhicules. Dans l'incompréhension totale, les deux sœurs seront conduites à la gendarmerie. Elles sont tellement ahuries qu'elles n'ont pas le temps de contacter un proche ou même un avocat. Elles subiront un interrogatoire de 3 heures, alors qu'en même temps, le domicile de leur hôte, un proche de la famille, est perquisitionné par les forces de l'ordre libanaises, d'après Mr Ouazzani, qui dit être en contact avec les parents des jeunes filles. Il précise qu'aucune violence physique n'a été faite aux jeunes fille, même si la presse libanaise indique qu'une arme était pointée sur elles au moment de l'arrestation.

Chose surprenante, l'opération semble se dérouler en toute légalité, puisque les gendarmes disposent d'un mandat de perquisition. Pour Mr Ouazzani, l'opération aurait été préparée longtemps à l'avance, et les deux Marocaines auraient pû être suivies dès leur arrivée au Liban. Qu'est-ce qui pouvait donc justifier un dispositif si impresionnant? Malgré le mandat de perquisition, on ignore à l'heure actuelle l'objet de l'intervention. Aucun motif n'aurait été formulé lors de l'arrestation des jeunes Marocaines, de même qu'aucune accusation n'aurait été portée lors de l'interrogatoire. Les question posées à Nadine et Diana auraient dans l'ensemble, porté sur les raisons de leur présence au Liban, leurs contacts dans le pays, et leurs déplacements. Au terme de leur audition, il aurait simplement été notifié aux jeunes filles qu'elles pouvaient rentrer chez elles. De l'autre côté, la perquisition n'aurait débouché sur rien de concluant.

Les jeunes filles, traumatisées par cet épisode qui les a littéralement faites passer pour des terroristes présumées, seraient toujours sous le choc. Humiliées publiquement, elles craignent maintenant les rumeurs qui pourraient naître sur elles et leurs proches à la suite de ce raid des forces de l'ordre libanaises.

En l'absence du minimum d'information concernant les tenants et les aboutissants de l'intervention libanaise, la mère de Nadine et Diana, d'origine libanaise, et résidant en Côte-d'Ivoire aurait adressé une lettre à l'ambassade du Liban sur place. De son côté, le père, Ali Aafya, commerçant à Bouaké (centre de la Côte-d'Ivoire), a saisi l'ACMRCI, qui a adressé une lettre à l'ambassade du Maroc en Côte-d'Ivoire.

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