Al Adl wal Ihsane sera présente à la grève générale du mercredi 29 octobre. Une décision prise, hier soir, au terme d’une session ordinaire du bras syndical d’AWI, tenue samedi et dimanche. Une annonce certes tardive mais très attendue et par les initiateurs du grand débrayage, en l’occurrence l’UMT, CDT et la FDT, et par le gouvernement Benkirane.
La force numérique d'AWI au coeur de convoistises
Les trois centrales ont en effet besoin de la force numérique de la Jamaâ pour assurer la réussite de l’appel qu’elles ont lancé pour un grand débrayage dans la fonction publique et le secteur privé. Et c’est justement, cette force que redoute le gouvernement.
Ainsi, durant toute la semaine dernière, l’adhésion d’Al Adl wal Ihsane était au cœur des discussions entre syndicalistes. De son côté, AWI a voulu se faire désirer, reportant la proclamation de sa participation à l'avant-veille de la grève générale. Un silence qui a laissé la porte grande ouverte à un ballet de négociateurs.
Ainsi, l’UMT, la CDT et la FDT ont pris contact avec des représentants de l’association que dirige le tandem Abbabi-Arsalane en vue de les convaincre de rallier le mouvement. Pour sa part, Abdelilah Benkirane n’est pas resté bras croisés. A l’abri des regards des médias, il a dépêché certains PJDistes, particulièrement écoutés et appréciés par la direction d’AWI, afin de les persuader d’observer une certaine neutralité.
Une participation calculée
Mais la mission envoyée par l'exécutif est rentrée bredouille. Un échec qui s’ajoute à celui de la médiation menée par Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat, auprès de l’UMT pour suspendre le débrayage du 29 octobre. En prenant part à la grande contestation, AWI a sacrifié sa proximité avec les islamistes du PJD sur l'autel de ses intérêts avec les syndicats. Pour mémoire, les disciples de la Jamaâ avaient boudé la marche du 6 avril à Casablanca, initiée par les mêmes UMT, CDT et FDT.
Mais mi-septembre, le bras syndical d’Al Adl wal Ihsane s’est dit hostile aux mesures proposées par le cabinet Benkirane pour la réforme des caisses de retraites, sans pour autant annoncer de mouvement de contestation par le biais d'une grève générale ou sectorielle.