Entre 2008 et 2009, la population de l'UE des 27 aurait augmenté de 1,4 millions d'habitants pour atteindre les 501,1 millions au 1er janvier 2010. L'immigration (0,9 millions) et le taux de natalité (0,5 millions) sont à la base de cette croissance, moins forte cependant que l'année précédente.
Le taux d'immigration en Union Européenne était de 2,9 sur mille habitants en 2008, et a donc connu une forte chute l'année suivante pour atteindre le taux relativement faible de 1,7 sur mille ou 857 000 personnes en termes absolus. Bien loin de l'image des vagues d'immigrés déferlant sur les frontières de l'UE...
Et bien plus près d'une immigration de plus en plus indispensable pour l'UE. Car ce taux faible représentait en 2009 60% de la croissance démographique globale de l'UE, qui était, elle, de 2,7 pour mille habitants, contre 4,1 pour mille en 2008.
De fortes disparités sont cependant à noter entre les pays membres. Entre le Luxembourg, qui a connu une augmentation de sa population de 17,2 pour mille, et la Lituanie, dont la population a baissé de 6,2 points, il y a eu une croissance de population dans 19 pays et une diminution du nombre d'habitants dans 8 pays, indique Eurostat.
Ces disparités concernent également les principaux pays de résidence des Marocains résidant à l'étranger. Ainsi, parmi la France, l'Espagne, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne, la population belge a le plus augmenté (7,1 pour mille), l'Allemagne étant le seul de ces pays affichant une décroissance du nombre d'habitants (-2,5 sur mille). L'Italie, un pays à natalité très basse, n'a connu une croissance démographique que grâce à l'immigration.
Sur ce plan, le pays arrive en tête des 6 pays mentionnés, avec 5,3 nouveaux arrivants pour mille habitants en 2009. En termes absolus, le solde migratoire, la différence entre le nombre d'arrivants et le nombre de ceux qui sont partis, était de 318 000. La Belgique arrive deuxième si l'on considère les nombres relatifs, avec 5,1 immigrés sur mille en 2009 (solde migratoire de + 55 000 personnes), suivie des Pays-Bas (2,5 pour mille ou + 41 000), l'Espagne (1,3 pour mille ou + 58 000 d'arrivants) et la France (1,1 pour mille ou + 71 000). En Allemagne, le solde migratoire a été négatif, avec 13 000 d'émigrés de plus que d'immigrés, soit 0,2 personnes qui quittaient le pays sur mille habitants.
En revanche, l'Allemagne et les Pays-Bas sont les seuls pays, où la tendance par rapport à 2008 s'est inversée : il y a eu plus d'immigrés, (ou plutôt, dans le cas allemand, moins d'émigrés) en 2009 qu'en 2008. Le solde migratoire est monté de 0,5 points en Allemagne et 0,6 points aux Pays-Bas.
Dans tous les autres pays, la tendance globale de l'Union Européenne se vérifie : moins d'immigrés que l'année précédente, notamment en raison de durcissements de politiques migratoires et de la crise économique rendant certains pays moins attrayants. L'exemple le plus marquant est celui de l'Espagne, ou de 9,2 arrivants pour mille habitants en 2008 le taux est passé à 1,3 pour mille en 2009. Cela équivaut à 7 fois moins d'immigrés en l'espace d'une seule année.