Du 27 au 30 novembre, Marrakech abritera la deuxième édition du Forum mondial des droits de l’Homme. Un rendez-vous qui verra la participation d’environ 5000 acteurs associatifs. Des ONG israéliennes devraient être de la partie comme c’était le cas au Brésil, en décembre 2013. Une présence que redoute le clan anti-normalisation au Maroc.
C’est le mouvement Al Adl Wal Ihsane (AWI) qui s’est le plus mobilisé. La Jamaâ, forte de ses relations avec des associations dans les pays arabes et islamiques, tente de les convaincre de demander l’exclusion des Israéliens du Forum de Marrakech. Quant aux autres entités qui forment la mosaïque du clan anti-normalisation au Maroc, dépourvus de solides relais à l’international, ils devraient concentrer leurs campagnes au niveau local.
C’est le CNDH qui organise l’événement et non le gouvernement
L’entreprise de AWI n’a cependant que peu de chance de réussir. En effet, un évènement de l'ampleur du Forum des droits de l’Homme ne peut être comparé au Festival de danse orientale, vite annulé l'année dernière suite à quelques contestations. Le royaume, pays organisateur du Forum ne peut interdire à des membres du tissu associatif de l’Etat hébreu de prendre part à l'événement. D’autant plus que c’est contraire à ses engagements vis-à-vis des parties qui parrainent la réunion, dont l’UNICEF et l’UNESCO, deux organismes relevant des Nations-Unies.
Compte tenu de ce contexte, les protestations des «Adlistes» ou des autres ONG anti-normalisation ne devraient pas dépasser la publication de communiqués dénonçant la participation israélienne ou la tenue d’un sit-in devant le lieu qui abritera les travaux du Forum. Abdelilah Benkirane, alors dans les rangs de l’opposition, l’avait fait en 2002 à Casablanca, contre la présence de politiques du Parti travailliste israélien à une réunion de l’International socialiste.
Par ailleurs, les ministres islamistes et le PJD pourront facilement écarter les accusations de normalisation avec Israël, en pointant du doigt la responsabilité du Conseil national des droits de l’Homme qui est l'organisateur de l’événement.