Encore une bataille sportive que le Maroc a déjà perdu. Après les cas Fellaini, Afellay, Chadli, Bakkali…, voilà un autre grand espoir du football qui tourne le dos aux Lions de l’Atlas pour une sélection européenne. Munir El Haddadi a en effet répondu favorablement à la convocation de Vicente Del Bosque pour les débuts des éliminatoires de l’Euro 2016. Un choix qui a du mal à passer au Maroc, d’autant plus que le joueur du FC Barcelone avait récemment indiqué dans une interview à Al Jazeera qu’il pourrait choisir d’évoluer avec ses couleurs d’origine.
Zaki ne digère pas
Ce choix fait en tout cas beaucoup de déçus au Maroc, en premier le coach national Badou Zaki, qui n’a pas manqué de lancer une pique au jeune joueur. «La citoyenneté ne s’achète pas. La citoyenneté ne se refuse pas», a-t-il commenté, selon Mountakhab, lors de la conférence de presse tenue samedi. «Avant que je ne sois nommé sélectionneur, d’autres responsables ont contacté le joueur et ses parents…S’il joue avec l’Espagne durant ce match, il n’y aura pas de marche-arrière…C’est un choix qu’on doit respecter».
En effet, le barcelonais et ses parents avaient été contactés par les responsables marocains, notamment Said Chiba, l’adjoint de Zaki pour évoluer avec les Lions de l’Atlas. Le ministre des Sports, Mohamed Ouzzine avait même fait le déplacement au Camp Nou pour le voir évoluer avec le Barça lors de l’ouverture de la saison. Mais après réflexion, El Haddadi avait finalement choisi d’évoluer avec la Rojita (équipe espoirs) dirigée par Albert Celadès. Ce message ne laissait déjà présager rien de positif pour le Maroc sachant que la volonté du joueur de porter le maillot espagnol avait été clairement affichée.
Par la suite, lorsqu'il a été appelé en équipe première , El Haddadi n’a pas hésité : «Quand on m’a communiqué la nouvelle, j’en suis resté bouché bée. C’est un rêve de jouer pour la sélection espagnole et j’en suis très heureux. C’est un rêve devenu réalité», a-t-il laissé entendre renchérit France Football. Le joueur entend ainsi saisir sa chance d’autant plus qu’il y a de la place à prendre en attaque avec la méforme de Diego Costa et Fernando Torres, mais aussi le fait que la Roja reste l’une des meilleures équipes du monde.
L’Espagne «n’a pas voulu couper l’herbe sous le pied du Maroc»
En tout cas l’Espagne se défend d’avoir voulu devancer le Maroc sur ce dossier. «Il n'a pas été convoqué par l'Espagne pour couper l'herbe sous le pied du Maroc. Il n'y a aucun complot. Il a toujours voulu jouer avec nous», a réagi Celadès, ajoutant que «…ça fait un moment que Munir est dans nos petits papiers». Des propos confirmés par le sélectionneur des A, Del Bosque : «Appeler Munir est la décision la plus logique. Nous n’avons pas fait en sorte qu’il ne puisse pas jouer pour le Maroc», a-t-il précisé à As. L’ancien entraineur du Real Madrid a aussi rappelé que le joueur est espagnol. «Munir est né à Galapagar ».
En effet, le joueur dispose de la nationalité espagnole. Son père marocain est arrivé en patera en territoire ibérique. Sa mère, originaire de Melilla vit aussi en Espagne. L’attaquant a joué dans différentes équipes de jeunes, de CD Galapagar à l’Atletico Madrid, avant d’être prêté à Rayo Majadahonda. Après ces trois clubs, il sera repéré par Barcelone qui l’intégrera dans sa Masia, d’où est sorti un certain Lionel Messi. Voilà l’une des raisons qui ont poussé l’Espagne à réagir si vite pour ne pas donner l’occasion au Maroc de bénéficier de tous les efforts consentis pour l’éclosion du joueur.