La Britannique Catherine Ashton cède sa place, à la tête de la diplomatie de l’Union européenne, à l’Italienne, Federica Mogherini. Une nomination qui devrait interpeller les responsables de la diplomatie marocaine. L’ancienne ministre des Affaires étrangères sous le gouvernement Renzi est connue pour son ferme engagement au côté du Polisario. Le 1er novembre, elle assumera officiellement ses nouvelles fonctions.
Le choix de Federica Mogherini est dû essentiellement à son «inexpérience», écrit Le Monde. Elle n’est aux commandes de la diplomatie de son pays que depuis six mois. Son seul fait d’arme jusqu’à présent, c’est d’être la plus jeune ministre des Affaires étrangères en Italie. C’était en février dernier.
La dame ne devrait pas faire de l’ombre aux grands pays de l’Union européenne, tels l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France. Chacun de ces pays ne souhaite pas qu’un profil très connu sur la scène internationale pilote la diplomatie. L’élection de Mme Mogherini, 41 ans, répond parfaitement à ce souci des grands de l’UE.
Menace pour le Maroc
Mais qu’en est-il du Maroc ? Une source au ministère des Affaires étrangères nous confie que «Federica Mogherini pourrait devenir une menace pour le Maroc au cas où elle parviendrait à être le porte-parole des eurodéputés hostiles aux intérêts du royaume et naturellement solidaires avec le Polisario».
«Néanmoins, ajoute-elle, sa marge de manœuvre est limitée. Avant de prendre chaque décision, elle est obligée de s’en référer aux grandes capitales européennes. Dans les circonstances actuelles marquées par une UE fragilisée par la crise et surtout par les sanctions économiques russes, il est fort improbable que l’Italienne entreprenne une initiative qui soit contre les intérêts des Vingt-huit». Et de conclure en précisant que «les relations entre le Maroc et Bruxelles sont stratégiques et dépassent les opinions personnelles que peuvent avoir quelques hauts fonctionnaires à Bruxelles sur la question du Sahara».
Par ailleurs, la nomination de Federica Mogherini suscite des grincements de dents ailleurs que Rabat. En effet, les pays de l’Europe de l’Est n’apprécient guère la proximité de l’Italienne avec les positions de la Russie de Vladimir Poutine au sujet de la crise ukrainienne.