A Tanger, le quartier Boukhalef est de nouveau une scène de tension entre Marocains et Subsahariens. Helena Melano, une ressortissante espagnole, travaillant pour le compte d'une ONG, assure qu’un groupe de migrants a été victime d’une attaque des habitants, dont certains portaient des armes blanches, sans que la police, pourtant présente sur les lieux, ne se soit interposée.
Des sources nous ont confié que les heurts se sont produits dans la nuit de vendredi à smedi, lors du retour d’un groupe de Subsahariens d’une soirée musicale dans le cadre du festival Twiza. Apparemment, les organisateurs en vue d’amener le maximum de public auraient eu recours à une ruse pour convaincre les migrants de venir en masse. Ils leurs auraient fait croire que la destination des bus mis à leur disposition serait l’Espagne.
Des blessés et des femmes harcelées sexuellement
Selon Helena Melano, les violences ont fait cinq blessés transportés à l’hôpital Mohammed V. L’Espagnole qui accompagnait les migrants (en majorité des femmes et des enfants) à bord d’un bus, raconte au quotidien El Mundo que des Marocains ont arrêté le véhicule et fait descendre les occupants, agressé certaines femmes et brûlé des poubelles.
Helena affirme avoir également subi des insultes et des menaces de la part des assaillants marocains. Là aussi, elle affirme que les agents de police ont manqué à leur devoir de la protéger. Son salut, Helena le doit à un chauffeur de taxi qui a répondu à ses appels au secours. L’Espagnole avance, par ailleurs, dans un tweet, que trois femmes auraient été agressées sexuellement.
La police et l’antenne tangéroise du CNDH informées
Une fois sortie indemne de Boukhalef, Helena Melano a avisé la police et la délégation locale du Conseil national des droits de l'Homme des faits survenus. En revanche, les Subsahariens résidents au quartier n’ont pas eu, visiblement, cette chance et ont continué à être la cible d'attaques des Marocains. Un ressortissant camerounais assure, dans des déclarations à El Mundo, que des assaillants ont pénétré dans leurs maisons, volé des objets et mis le feu au reste.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que le quartier de Boukhalef connait ce genre de tensions. Le 4 décembre 2013, Cedric, un jeune camerounais, est mort défenestré suite à une descente de police. Juin dernier, des heurts ont eu lieu dans le même quartier, entre Marocains et Subsahariens.