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Grand Angle

Industrie aéronautique : Le Maroc et la Tunisie en concurrence, l'Algérie à la traine

Avec les changements survenus ces dernières années en Asie, de nombreux constructeurs aéronautiques à la recherche de nouveaux terrains d'investissement se sont tournés vers le Maghreb, la sous-région jouissant non seulement de sa proximité avec l'Europe, mais aussi de son ouverture sur l'Afrique. Sur ce créneau, le Maroc et la Tunisie sont actuellement en pleine concurrence, tandis que l'Algérie reste à la traîne. Explications.

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Un avion fabriqué entièrement au Maroc par LH Aviation d'ici 4 ans / DR
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Deux constructeurs préparent actuellement leur implantation prochaine au MidParc, le parc situé près de Casablanca et dédié à l'aéronautique. Il s'agit d'Aérolia (filiale du français Airbus) et Alcoa Fastening Systems, leader mondial dans la production d'aluminium.

Ces deux nouvelles implantations, fortes d'un investissement de 45 millions d'euros, viennent étoffer le panel d'opérateurs déjà présent sur le sol chérifien. A noter toutefois que si Alcoa s'est directement dirigé vers le royaume Aérolia avait initialement prévu de s'installer en Tunisie. Mais que s'est-il passé? Le site d'information L’Économiste maghrébin révélait à ce propos que le choix du Maroc s'était imposé en raison de la "situation économique trouble et la recrudescence des grèves" en Tunisie. Mais le responsable de la communication de la firme avait tenue à préciser qu'il n'est pas question de "remettre en cause" sa présence en Tunisie, mais plutôt de "diversifier nos implantions".

Malgré la concurrence, le Maroc l'emporte souvent sur la Tunisie

Aérolia n'est pas la seule firme ayant hésité entre le Maroc et la Tunisie. L'avionneur canadien Bombardier était confronté à la même situation, avant d'opter finalement pour le royaume chérifien où l'usine ouvrira ses portes à Casablanca d'ici fin 2014.

Dans la sous-région aujourd'hui, les deux pays se profilent comme étant très favorables à l'investissement aéronautique. Ils réussissent à séduire les investisseurs grâce notamment aux facilités fiscales qu'ils offrent et leurs faibles coûts de production qui concurrencent désormais ceux de l'Asie, lesquels ont considérablement augmenté ces dernières années.

Au Maroc en effet, les sociétés installées dans le parc aéronautique de Nouaceur bénéficient d'une exemption d'impôts sur les sociétés pendant 5 ans. De plus, elles sont exonérées de TVA et peuvent librement rapatrier leur bénéfices. Chez la Tunisie voisine, les entreprises exportatrices sont totalement exonérés d'impôt sur le revenu et les bénéfices au cours des dix premières années d'activités. Et si la Tunisie présente généralement des coûts de production plus faibles de 15 à 20% par rapport au Maroc d'après une évaluation du cabinet McKinsey, le Maroc l'emporte au niveau de la logistique, la structure de la filière et la stabilité politique, selon une récente analyse comparative de Jeune Afrique.

L'Algérie, en marge de l'attractivité maghrébine

Mais au moment où ces deux pays peuvent aisément profiter de l'attractivité de la sous-région en termes d'investissements aéronautique, il n'en est pas de même pour l'Algérie, encore à la traîne. Déjà, le pays de Bouteflika n'abrite aucune firme étrangère et est très rarement évoqué dans les projets d'implantation d'industriels au Maghreb. Et pour cause, les taxes salariales notamment y sont plus élevées, soit 35%, quand elles sont de 23% au Maroc et en Tunisie, d'après des données du cabinet PricewaterhouseCooper, rapportées par le site Zone Bourse. En outre, le système fiscale n'est pas aussi aménagé en faveur des investisseurs étrangers comme c'est le cas chez les deux autres pays de la sous-région.

Au milieu de cette fièvre aéronautique qui envahit la sous-région, le Maroc - pour sa part - entend maximiser les efforts afin de devenir une référence. D'ailleurs pour le président du groupement des industries marocaines aéronautiques et spatiales (Gimas) et délégué général de Safran au Maroc, Hamid Benbrahim El-Adaloussi, le royaume est déjà bien avancé. "Le Maroc est en mesure de devenir la base arrière de l'Europe et de la France", a-t-il déclaré dans un entretien avec Usine Nouvelle. LH Aviation devrait même produire un avion entièrement fabriqué au Maroc d'ici 4 ans. 

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