Les frontières entre l’Algérie et le Maroc, bien que déjà fermées, risquent de devenir encore plus hermétiques. Les autorités algériennes vont procéder à une nouvelle opération pour renforcer leurs frontières avec le Maroc. Après avoir creusé des tranchées, en juillet 2013, sur une distance de 700 km, voilà qu’elles comptent ériger une clôture grillagée sur des parties relevant du territoire de la wilaya de Tlemcen, à savoir : Bab Aâssa, Bou Kanoune et El Aricha.
Ces localités sont connues pour être des points de passage pour la contrebande du carburant et du Karkoubi, indique le quotidien Echourouk. La lutte contre la menace terroriste, de plus en plus sérieuse dans tout le Maghreb, est un autre facteur qui a incité les responsables en Algérie à entreprendre un tel projet.
Alger riposte à construction des barrières électroniques marocaines
Le lancement des travaux intervient dans un contexte délétère entre Rabat et Alger. Le voisin de l’Est accuse, en effet, des éléments des forces marocaines, stationnés sur les frontières, de «kidnapper» pendant des heures des touristes algériens qui dépassent la ligne de démarcation séparant de quelques mètres Marsa Ben Mhidi, relevant de la Wilaya de Tlemcen, à Saïdia au Maroc, avant de les libérer. Les soldats de l’autre partie ne sont pas non plus des enfants de chœur, à plusieurs reprises, ils ont tiré à balle réelles sur des bergers marocains.
Compte tenu de cette énième source de tension entre les deux frères ennemis, les autorités algériennes, par le biais de la direction de la gendarmerie, ont décidé de renforcer la présence de leurs agents sur cette partie. Elles annoncent l’arrivée de nouvelles recrues pour prêter main forte aux troupes déjà sur place.
On peut également voir dans la construction de cette nouvelle protection frontalière une riposte à la clôture intelligente, contentant des détecteurs électroniques, initiée par le Maroc, voilà plus de deux mois, sur une distance de 70 km, comme l’avait annoncé le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, au parlement. Un projet qui va permettre à Rabat d’avoir un œil sur l’activité illicite tout au long de la ligne séparant les deux pays ainsi que sur les déplacements de l'armée algérienne. Les Marocains ne souhaitent évidement pas laisser aux Algériens l’exclusivité du contrôle des frontières.