Le directeur du site d’actualité, badil.info, risque une interdiction de dix ans d'exercice du métier de journaliste. C’est l’une des deux demandes -en plus du paiement de 250 mille dh de dédommagement-, figurant sur la plainte déposée à son encontre par la direction générale de la sûreté nationale. La DGSN accuse, en effet, Hamid Mahdaoui d’ «insultes et de diffamations».
Comme il fallait s'y attendre, la justice s’est immédiatement saisie du dossier. La première audience du procès a débuté hier après-midi, au tribunal de première instance de Casablanca. Après plus de deux heures de discussions, la cour a décidé de renvoyer l’examen du dossier au 6 octobre prochain.
«Je n’ai fait que relater des faits»
Le directeur de badil.info, fortement soutenu par des avocats et des représentants d’associations des droits de l’Homme, venus en masse assister au procès, a essayé devant les juges, de clamer son innocence face aux accusations portées contre lui par la défense de la DGSN.
Dans des déclarations à Yabiladi, Mahdaoui s’interroge sur les raisons de la plainte des services de Bouchaib Rmil. «Je n’ai fait que relater des faits liés à l’affaire du décès de Karim Lachkar à Al Hoceima. J’ai rapporté la version de la police comme celle de l'AMDH. C'est tout. En revanche, d’autres supports en ligne et des publications de la presse écrite sont même allés au-delà de ce seuil. Dans ce contexte, pourquoi mon site est-il visé alors que les autres n’ont pas été inquiétés ?».
Et d’enchainer en suggérant la possibilité que «notre ligne éditoriale dérange certaines personnes». La création du site en question est très récente. En tout, Badil.info n'a que trois mois d’existence. C’est exclusivement un effort personnel de Hamid Mahdoui. Celui-ci était auparavant, la cheville ouvrière de la version arabophone de Lakome.com, site censuré par l’ANRT dans le sillage du procès contre son directeur Ali Anouzla, suite à la diffusion de la fameuse vidéo d’AQMI sur le Maroc, en septembre 2013.