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Grand Angle

Maroc : Un imam aurait assimilé le « mouvement amazigh » au sionisme

Des organisations marocaines de défense des droits de l’homme ont appelé mercredi, le ministère des Habous et des Affaires islamiques à «enquêter» sur un imam, qui aurait tenu des propos  «insultants» sur la langue amazigh dans une mosquée à Rabat. Le ministère a défendu le présumé imam en démentant les informations véhiculés dans certains journaux.

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Mosquée Lalla Soukaina de Rabat
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Selon l'Organisation marocaine des droits de l'homme (OMDH) citée par l’AFP, l’imam en cause a comparé durant un prêche le «mouvement amazigh» au sionisme. L’ONG n’a pas rapporté les mots utilisés mais elle a demandé l’ouverture d’une enquête d’information, visant sans doute à éclaircir cette affaire.

«Si Ahmed Taoufiq, ministre des Affaires islamiques n'ouvre pas une enquête pour plus d'informations concernant les propos de cet imam, nous allons nous constituer partie civile», a déclaré mercredi à l'AFP, la présidente de l'OMDH, Amina Bouayach. Dans un communiqué, l’OMDH a «condamné les déclarations dangereuses de cet imam et les interprétations politiques et religieuses auxquelles elles risquent de donner lieu». Les déclarations incriminées auraient été tenues au cours d'un sermon tenu après la prière d'Al Ichaa dans la mosquée «Al Mouhsinine» du quartier de Yacoub El Mansour à Rabat.

Le Réseau amazigh pour la citoyenneté a dénoncé cette affaire dans une lettre ouverte à Ahmed Taoufiq et à son homologue de la Justice, Mohamed Taïeb Naciri.

Le département d’Ahmed Taoufiq n’a pas mis du temps pour réagir. Dans un communiqué transmis à la MAP, le ministère a nié les informations publiées par l’OMDH et l’Association marocaine des droits humains (AMDH) de Khadija Ryadi. La personne à laquelle ont été prêtés ces propos «n'est pas un imam mais un prédicateur chargé par le conseil local des ouléma de Rabat», a précisé le ministère.  Une quarantaine de personne présente au lieu de culte au moment des faits, aurait «formellement démenti», dans un témoignage écrit envoyé au ministère des Habous et des Affaires islamiques. Selon ces personnes, il n’y a eu aucune insulte à la langue amazighe ni l'établissement d’un lien entre le mouvement amazigh et le sionisme.

D’après cette même source, l'orateur a évoqué l'importance de la langue arabe dans l'enseignement du saint Coran, en soulignant que «certaines lettres tifinagh pourraient avoir une origine phénicienne». Le ministère des Habous a ajouté que le prédicateur maîtrise lui-même la langue amazighe, du fait de ses racines (originaire de la ville de Taliouine, entre Agadir et Ouarzazate dans le Souss), et qu’il est un habitué de l’enseignement de la religion en amazigh dans sa région.

Enfin, une dernière précision du ministère des Habous, nous a indiqué que le discours aurait eu lieu à la mosquée «Al Fath» et non à «Al Mouhsinine». De même, il se serait tenu entre les prières d'Al Maghrib et d'Al Ichaa et non pas après la prière d'Al Ichaa.

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