Le ministre de l’Intérieur est dans le viseur de certaines ONG des droits de l’Homme. Le mardi 15 juin à la Chambre des représentants, Mohamed Hassad a estimé que sous couvert de la défense des droits de l’Homme, des ONG mettent en doute l’action des services de sûreté, aidées en cela par les multiples soutiens financiers qu’elles reçoivent de l’étranger. Et d’avancer que ces fonds dépassent de 60% les aides de l’Etat destinées aux partis politiques.
«Hassad doit démissionner», clame une enseigne proche de l’Istiqlal
Pour le moment, il ne s’agit pas d’une condamnation massive de la part de toutes les composantes du tissu associatif marocain. Seules, l’AMDH et la Ligue marocaine des droits de l’Homme, une émanation du parti de l’Istiqlal, ont osé réagir. Les autres observent pour l'instant le silence. Est-ce pour cogiter, dans le calme, leur réaction ou est-ce qu’elles ne se sentent pas concernées par les déclarations du chef du département de l’Intérieur ?
Une fois n’est pas coutume, la position la plus radicale vient de la LMDDH, demandant carrément le départ du ministre. L’ONG tout en dénonçant les propos de Hassad a affirmé, dans un communiqué, la poursuite de la pratique de la «torture dans plusieurs centres de détentions sans qu’il ait une volonté réelle de la combattre avec fermeté». La LMDDH a également pointé du doigt l’ «impunité» dont bénéficie des tortionnaires. Et d’appeler à la «création d’un mécanisme indépendant de l’Etat contre la torture».
L’AMDH exige des excuses du gouvernement
Moins percutante que d’habitude, l’AMDH s’est inscrite en faux contre les déclarations du ministre de l’Intérieur. L’ONG souligne, dans un communiqué, qu’il s’agit d’une «campagne féroce et trompeuse contre le mouvement marocain des droits de l'homme». L’AMDH a précisé que c’est dans le cadre de «partenariats équitables» avec des instances internationales, qu’elle reçoit des fonds de l’étranger «au même titre que des secteurs gouvernementaux que le ministre a omis de citer».
L’association a traité les déclarations de Mohamed Hassad d’ «irresponsables» et de «fuite en avant». L’AMDH a appelé le gouvernement Benkirane à présenter des excuses.