Depuis 2010, la National Security Agency (NSA – ou Agence américaine de sécurité nationale) était autorisé à espionner 193 pays du monde dont le Maroc. Et ce, dans le cadre de son programme «Prism» d’interception des communications des étrangers sur internet. C’est ce que révèlent les documents de justice fournis par l’ex-employé de l’Agence, Edward Snowden, au quotidien américain Washington Post.
Espionnage sous autorisation juridique jugée légale aux Etats-Unis
D’après les mêmes sources, cette autorisation a été accordée par la Foreign Intelligence Surveillance Court, une cour fédérale américaine chargée de superviser les demandes de mandats autorisant la surveillance des étrangers sur le sol américain. Seuls quatre pays ont échappé au programme de la NSA : la Grande-Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Cependant, les institutions internationales telles que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l'Union européenne (UE) et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) étaient également dans le collimateur de la NSA.
Très vite après la publication du Washington Post, une commission indépendante américaine a rendu son rapport sur le programme d’espionnage de la NSA, affirmant que ce dernier est tout à fait «légal et utile pour combattre le terrorisme, ainsi que dans d'autres domaines du renseignement», rapporte Reuters. Selon la commission, les activités de la NSA sont régies par l'article 702 de la loi encadrant les activités d'espionnage du gouvernement américain à l'étranger, adopté en 2008.
Confirmation aux rumeurs de surveillance du roi Mohammed VI ?
C’était certainement une manière d’annuler toute critique négative. Mais cela n’a pas empêché la réaction d’un pays comme l’Inde. En effet, le parti au pouvoir (Bharatiya Janata Party) et le Premier ministre Narendra étaient particulièrement visés par le programme de la NSA, d’après les documents détenus par le quotidien américain. Le ministère indien des Affaires étrangères a convoqué le chargé d’affaires à l’ambassade américaine à New Delhy afin d’obtenir des explications et «l’assurance que cela ne se reproduira pas», rapporte l'agence Belga. A noter que l’Inde avait déjà saisi les Etats-Unis l’an dernier après des révélations sur la mise sur écoute de son ambassade à Washington.
Au Maroc, il n'y a eu aucune réaction officielle pour l'instant et nous avons tenté en vain de joindre le ministère des Affaires étrangères à ce sujet. Toutefois, la liste ainsi dévoilée par le Washington Post vient comme confirmer les rumeurs qui circulaient déjà sur la toile ces derniers temps au sujet de l'espionnage du roi Mohammed VI par la NSA. A l’époque, la presse s’appuyait sur des confidences faites par Edward Snowden au magazine allemand Der Spiegel, d’après lesquelles 122 chefs d’Etats ont été espionnés par l’agence américaine.