La Division de l'administration publique et la gestion du développement (DPADM) du Département des Nations Unies pour les affaires économiques et sociales (DAES) a publié, ce mercredi, son Indice de développement du e-Governement (EGDI) dans le monde. Intitulé «United Nations E-Gouvernment Survey 2014», l’indice est un outil qui permet aux décideurs d’identifier leurs points forts et les défis. L’enquête évalue l’état de préparation à l’e-gouvernement des 193 États membres de l’ONU selon un indice quantitatif composite de préparation électronique. Elle prend en compte 3 composants : les services en ligne, les infrastructures en télécommunications et le capital humain.
Cette année, le Maroc a nettement évolué dans le ranking général par rapport à 2012. Le royaume passe ainsi de la 120ème place à la 82ème en deux ans, soit une progression de 38 rangs. Une performance qui le place aujourd’hui en 5ème position en Afrique après la Tunisie (75ème), l’Ile Maurice (76ème), l’Egypte (80ème) et les Seychelles (81ème).
Le Maroc, 1er pays africain sur les ’’services en lignes’’ et l'’’e-Participation’’
Ce grand bond en avant est, sans aucun doute, à attribuer au score enregistré par le pays en matière de services en ligne, sous-indice pour lequel il est le premier en Afrique et 30ème mondial (0.6929), d'après le rapport. Le royaume s’est également distingué dans le domaine de l’e-Participation où il domine dans le continent et reste 18ème mondial.
Seul point où le Maroc reste encore à la traine, le capital humain. «Le sous-indice capital humain (alphabétisation) et celui des infrastructures Télécoms (internet adsl et haut débit) plombent notre classement général en le ramenant à 82ème place et en faisant passer les autres pays africains devant nous au classement général», explique Boubker Badr, Directeur de l'Economie Numérique au Ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie Numérique.
La Corée du Sud en tête, l’Afrique toujours à la traine
Le classement de cette année est dominé par la Corée du Sud avec un EGDI de 0.9462 suivie par l'Australie (0.9103) et Singapour (0.9076). Les deux derniers ont réalisé des bonds respectifs de 12 et de 10 places par rapport à 2012. L’EGDI distingue quatre catégories de pays suivant leur indice en matière de développement du e-Governement : très haut, haut, moyen et faible. Le Maroc se situe dans la deuxième catégorie en compagnie de plusieurs pays arabes, sud américains, européens et asiatiques.
Selon le tableau dressé par le réseau des Nations Unies pour l'administration publique (UNPAN), les progrès en Afrique sont relativement lents et inégaux en matière de e-Government. La moyenne du continent en EGDI est de 0.2661. Ce qui démontre que l’Afrique est toujours à la traine par rapport à l’Océanie (0.4086), l’Asie (0.4951), l’Amérique (0.5074) et l’Europe (0.6936). Toutefois, les six premiers pays du continent en matière de EGDI (Maroc, Tunisie, Ile Maurice, Egypte, Seychelles et Afrique du Sud) enregistrent un indice supérieur à la moyenne mondiale (0.4712).
Par ailleurs, le rapport a souligné l’effort du gouvernement marocain pour apporter des e-services de pointe à ses citoyens et les inclure dans le processus de prise de décisions. Pour cela, «il a développé une plate-forme d'e-consultation via le site web du Secrétariat Général du Gouvernement, où les citoyens peuvent avoir accès aux textes législatifs en ligne, lire, les télécharger et poster leurs commentaires et préoccupations». Toujours selon le rapport, «de cette manière, le gouvernement présente aux citoyens une chaine transparente, inclusive et facile via lequel ils peuvent partager leurs préoccupations et faire entendre leurs voix, tout en enrichissant le processus de gouvernance démocratique du pays».