Les associations féministes, réunies au sein de l’Alliance pour l’opérationnalisation de l’article 19 de la constitution, comptent battre le pavé ce mardi 24 juin à Rabat. Cette nouvelle manifestation interviendra, une semaine jour pour jour, après la fameuse déclaration du chef du gouvernement, lors de son passage à la Chambre des conseillers, appelant les femmes à rester chez-elles s’occuper essentiellement des maris et enfants afin que «les maisons restent illuminées».
«Nous ne sommes pas des lustres»
Benkirane a qualifié les femmes qui ne choisissent pas cette voie et sortent travailler de «lustres qui perdent leurs lumières». La décision de l’organisation du prochain mouvement de protestation a été prise, le vendredi 20 juin, lors de la réunion de l’Alliance. Elle couronne, ainsi, une campagne menée, notamment sur les réseaux sociaux contre les propos du PJDiste.
Nouzha Skalli, l’ancienne ministre de la Solidarité et de la Famille, sous le gouvernement Abbas El Fassi, en fait partie. Sur sa page facebook, elle a dénoncé les propos «scandaleux» de Benkirane. Et d’ajouter que «le moins qu'on puisse dire c'est qu'il s'agit d'une conception rétrograde et moyenâgeuse du rôle des femmes qui viole l'esprit et la lettre de l'article 19 de la Constitution». Celui qui est réservé à la parité entre les femmes et les hommes.
Un ruban rouge de contestation
L’Alliance pour l’opérationnalisation de l’article 19 de la constitution compte d’autres cordes à son arc. Outre la marche du 24 juin, elle a appelé les femmes qui ne prendraient pas part à cet événement à porter un ruban rouge en signe de désaccord avec la dernière sortie médiatique de Benkirane sur les femmes. A cet effet, le Collectif a également adressé des lettres aux partis politiques afin d’inciter leurs militantes à adhérer à cette initiative.
Le chef du gouvernement devrait recevoir, lui aussi, une correspondance de réprobation de l’Alliance. Quant aux Conseil national des droits de l’Homme, il aura droit à une missive, une sorte de plainte. Le choix du CNDH est judicieux sachant que la question de la parité est érigée au rang de priorité par le tandem El Yazami - Sebbar.