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Grand Angle

L’opération transit, un marché juteux pour les compagnies maritimes étrangères

On sait très bien que depuis la faillite toujours non déclarée de la Comarit, les compagnies étrangères se frottent les mains à l’approche de la saison estivale. Mais un média espagnol vient de révéler les chiffres de leurs gains pendant l’opération transit, lesquels s’élèveraient à environ 200 millions d’euros.

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Etalée sur seulement 3 mois, l’Opération transit rapporterait près de 200 millions d’euros (environ 2,238 milliards de dirhams) aux trois compagnies étrangères opérantes, à savoir l’allemande FRS, ainsi que les espagnoles Balearia et Trasmediterranea. C’est ce que révèle le journal économique ibérique El Economista. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit là, d’un juteux marché pour ces opérateurs qui règnent en maitre sur le détroit depuis la faillite non déclarée de la Comarit.

D’ailleurs depuis les premiers du mois de juin, certains opérateurs ont mis un coup d’accélérateur au niveau de leur communication, pour montrer aux voyageurs potentiels qu’elles ont tout mis en œuvre pour assurer leur transit dans les meilleures conditions. C’est le cas de FRS qui a carrément publié un communiqué de presse à cet effet.

Et pour cause, chacune des compagnies souhaite attirer un nombre maximum de passagers qui dépassent la barre des 2 millions chaque été. C’est donc au cours de cette période qu’elles réalisent la plus grosse part de leur chiffre d’affaires.

Pour un opérateur comme Transmediterranea (la partie maritime d’Acciona), son chiffre d’affaires s’est établi à 419 millions d’euros pour l’année 2013. Or, cette compagnie dessert la quasi-totalité des lignes de l’opération transit, à l’exception de Tarifa, quand Balearia n’opère que sur Algesiras-Tanger Med, tandis que FRS dessert Tanger Med, Tanger ville et Ceuta. Du coup, Trasmediterranea encaisse certainement la plus grosse part des 200 millions d’euros de gain issus de l’opération transit. Ce qui représenterait une part conséquente dans son chiffre d’affaires annuel. Les compagnies maritimes que nous avons tenté de joindre préfèrent rester discrètes sur la part de l'opération Transit sur leur chiffre d'affaires annuel.

Le Maroc doit fournir beaucoup d'efforts pour espérer s'imposer à nouveau sur le détroit

Cependant, la seule compagnie 100% marocaine opérant sur le détroit, Intershipping, ne peut se targuer d’avoir les mêmes revenus que les compagnies étrangères. Déjà, elle est limitée à seulement deux lignes Tarifa-Tanger ville et Algésiras-Tanger Med. Et comme l’indiquait récemment son DG, Rachid Chrigui, Intershipping pratique des prix légèrement plus bas que ses consœurs espagnoles et allemande. A titre d’exemple, la traversée Algésiras-Tanger Med aller simple pour deux adultes, deux enfants et une voiture s’élève actuellement à 1400 dirhams avec Intershipping, quand il faut compter 1560 dirhams avec Trasmediterranea, 1670 dirhams avec FRS et jusqu’à 1730 dirhams avec Balearia. A noter que ces tarifs pourraient augmenter dans les prochaines semaines, selon les projections de certains opérateurs.

Ainsi, pendant que les compagnies étrangères tirent bénéfices du détroit de Gibraltar, le Maroc peine à relever son pavillon. Les résultats de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) lancé par le ministère des Transports publiés à la fin du mois de juin, ne concerneront que la prochaine saison estivale. Alors que le département d’Aziz Rabbah prône depuis plus d’un an le retour des compagnies nationales, aucune société n’a vu le jour et celles actuellement en difficulté comme IMTC n’ont reçu aucune aide à l’image de ce qui se fait en Espagne notamment. Ce qui laisse toujours le champ libre aux opérateurs européens.

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