Des ONG espagnoles ont exprimé ce matin leur inquiétude suite à l’entrée des forces marocaines sur l’îlot Leila (Persil), situé à 200 m de la côte marocaine et à 6 km à l'ouest de Ceuta. Elles dénoncent la violation de la souveraineté espagnole par la gendarmerie marocaine après l’arrivée, vers 06h30, de 13 immigrants irréguliers, dont deux mineurs, originaires de Gambie, du Tchad et de Centrafrique, sur l'îlot, rapporte El Diario.
Selon cette source, ces organisations dénoncent le fait que les forces marocaines pénètrent illégalement dans un territoire sous administration espagnole pour récupérer les immigrants. L’ONG «Walking Borders» a sonné l'alarme. Elle explique que l’initiative de sauvetage des immigrants doit venir de l’Espagne - car l’îlot est une propriété espagnole - et que leur retour ne peut être effectué par le Maroc qu’après une procédure administrative, comme cela est stipulé dans la loi espagnole sur les étrangers.
Mais selon Europa Press, la garde civile espagnole a avisé les forces marocaines que les migrants ne se trouvaient pas en terre ferme. Ils étaient donc, au moment du sauvetage, dans les eaux marocaines, ce qui explique l’opération. Le journal souligne que des sources de la Guardia Civil avaient précisé au préalable que, selon les normes du sauvetage maritime, le secours des migrants incombait au Maroc.
Des militaires auraient battu les migrants
Quant aux migrants, joints par téléphone par El Diario, ils dénoncent l’agissement des forces de sécurité marocaines. «Nous ne pas sommes en bonne santé, nous sommes blessés», raconte un des migrants au journal. «Les Marocains sont entrés sur l'île, nous ont frappés. La garde civile était là; d'abord dans un hélicoptère et ensuite dans un bateau», ajoute-t-il.
Selon 20 minutos, l’hélicoptère de la Guardia Civil, qui est en service a remarqué la présence d'un bateau, apparemment endommagé, et une douzaine de subsahariens sur l'îlot. L’enquêteuse de «Walking Borders», Helena Maleno, a expliqué à Europa Press que les forces espagnoles ont laissé agir, «en regardant», les gendarmes marocains sur le rocher sous administration espagnol, où les migrants auraient été «battus» par des «32 militaires».
La version officielle des autorités espagnoles indique toutefois que ce sont les forces marocaines qui ont remarqué à l’aube de ce mardi l'arrivée de plusieurs migrants subsahariens sur l'îlot. La garde civile a alors mobilisé des unités de sauvetage et un hélicoptère «qui n’est pas intervenu dans un premier temps», ce qui aurait retardé les secours jusqu'à «7h30».