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Grand Angle

Infanticide de Nivelles - Bouchaib Mokadem: «Ma vie est complètement brisée»

Au bout d’une semaine de réquisitoire (aux Assises de Nivelles en Belgique) pour l’assassinat de ces cinq enfants –un procès qui durera jusqu’au 23 décembre 2008-, Bouchaib Mokadem, MRE, résident en Belgique, exprime la douleur d’un père qui souhaite que «toute la vérité éclate durant ce procès. C’est un procès pour l’honneur et la dignité de mes enfants», dit-il.
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- Yabiladi: Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
- Bouchaib Mokadem : Je suis un père dont la vie est brisé. J’ai les deux genoux à terre. Ce procès doit être celui de la vérité, toute la vérité. On a voulu me faire porter un chapeau en orientant le procès sur la religion, l’islam avec des soubassements de haine et de violence. C’est inadmissible ! Justice doit être rendue. Mes enfants sont partis, mais il y a l’honneur, la dignité et le respect qui doivent être sauvegardés.
Je suis fier d’être musulman et respectueux de l’éducation que j’ai reçue et que j’ai transmise à mes enfants. Elle est basée sur le respect d’autrui et sur la tolérance. Pas sur la haine.

- Jusqu’àlors, vous êtes resté particulièrement silencieux.
- Mes enfants ont été torturés et massacrés. C’est un crime contre l’humanité. J’en ai gros sur le cœur. Ma vie est détruite. Je voudrais que ce procès constitue un espoir pour que mes enfants reposent en paix à tout jamais. J’ai confiance en la justice belge.

- Comment avez-vous vécu la procédure judicaire ?
- Il faut savoir que depuis le 28 février 2007 et l’assassinat des mes cinq enfants, c’est le monde à l’envers. On a essayé de me rendre coupable en inversant les rôles. En distillant méthodiquement via les médias des informations inexactes et des contre vérités. On a fait le procès avant le procès, mais sans faire le non procès.
Je me souviens que lors de la première autopsie de mes enfants, certains journalistes ont fait référence à l’Islam dans le cadre d’un plateau TV au sein même de l’établissement hospitalier. Du jamais vu ! Je souhaite que la tenue du procès permette de laver l’affront et que le débat soit recentré sur l’essentiel. A savoir le massacre de cinq enfants qui avaient la joie de vivre.

- Qu’attendez-vous du procès ?
- Pas de la pitié à mon égard surtout. Ce sont mes enfants qui méritent toute la pitié du monde. Tous les romans qui ont été faits autour de leurs massacres ont eu pour effet direct de les torturer à nouveau. Pas de second massacre SVP.

- Quelle genre de relation entretenez-vous avec Geneviève Lhermitte, votre épouse ?
- Dés son incarcération, elle a sollicité mon aide. J’ai répondu favorablement à sa demande. Je me rendais très régulièrement à la prison. Elle m’écrivait des lettres d’amour. Elle n’a arrêté que lors du 1er anniversaire de l’assassinat des enfants.
Aujourd’hui, je regrette que ses avocats n’aient pas été très honnêtes. Au-delà des intimidations, ils ont insisté pour que le divorce soit prononcé durant son incarcération. Cette stratégie avait pour but de mettre en vente la maison familiale et me mettre la pression. C’est ignoble ! Que penser d’une telle démarche alors que cinq enfants ont été sauvagement assassinés. C’est horrible.
Maintenant, mon épouse bénéfice de le présomption d’innocence jusqu’au verdict du procès. C’était une femme avec ce qui a de plus normal. Ce qui s’est produit, c’est le procès qui le dira. Je voudrais revenir sur un point, c’est qu’au-delà de la douleur, de la souffrance et de la détresse, je suis resté digne. Personne ne peut le contester.

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