Dix jours après avoir conduit une prière du vendredi devant le roi Mohammed VI, l'imam salafiste El Fizazi continue son repositionnement politique. Un exercice qu’il partage avec les Marocains sur les réseaux sociaux afin de donner de lui une image totalement nouvelle, et ce, en jetant aux orties toutes les idées radicales à l’égard du pouvoir et la société, à l’origine de sa condamnation en 2003 pour 30 ans de prison.
Le cheikh encense le travail de la DST
Sur sa page facebook, Mohamed El Fizazi a loué l’action des services de renseignements. «Les agents de la DST qui m’ont côtoyés tout au long de mon incarcération (huit ans, ndlr) étaient sincères et honnêtes dans les rapports qu’ils ont écrit sur moi et mes autres camarades de prison. Ils ont rapporté fidélement la réalité. Un travail couronné, d'ailleurs, par notre libération», assure l’imam de la moquée Tarik Ibn Zyad à Tanger.
Le salafiste fait allusion au processus de révision mené par des figures du mouvement derrière les barreaux, au cours duquel les hommes de Hammouchi infiltrés dans les centres de détentions ont joué un rôle déterminant dans le dénouement dudit processus.
El Fizazi prend la défense de Hammouchi
En réalité, les positions d’El Fizazi ne sont pas nouvelles. En pleine crise avec la France suite aux plaintes déposées contre le patron de la DGST pour «tortures» et «complicité de torture», le prédicateur a fait une sortie médiatique inattendue. «Je témoigne pour la postérité que Abdellatif Hammouchi est homme honnête et compétent». Mieux encore, le salafiste est allé même jusqu’à l’innocenter de toute accusation de torturer directement des détenus «ou de l’avoir ordonné».
Hammouchi est à la tête de la DST depuis décembre 2005 à la place d’Ahmed Harari, un proche du général Hmidou Laânigri. Une nomination qui intervenait quelques mois après le très célèbre entretien accordé par le roi Mohammed VI au quotidien El Pais dans lequel il assurait qu’ «il n’y a pas de doute qu’il y a eu des abus» dans les arrestations opérées dans l’enquête des attentats du 16 mai 2003. Libéré en avril 2011, El fizazi reconnaissait qu’au lendemain de cette interview, les conditions de son incarcération avaient complétement changé.