Nouveau rebondissement dans le face-à-face opposant le PJD à son allié le PPS à la Chambre des représentants, sur le mariage des mineures. Les frères de Benkirane tiennent toujours à leur amendement des articles 20 et 21 du code de la famille, permettant aux juges de marier les filles âgées de 16 et 17 ans.
A cet effet, le groupe parlementaire de la Lampe a sollicité officiellement, dans un message, ce mardi 11 mars, l’avis du Conseil supérieur des oulémas. Une manière Pour les islamistes de riposter à la saisie, par les anciens communistes, du Conseil national des droits de l’Homme sur le même sujet.
En 2008, les oulémas étaient pour le mariage à 18 ans
En agissant de la sorte, les députés PJDistes tentent de gagner quelques voix au sein de la structure de l’islam officiel qui seraient favorables à leur proposition. Le but est de mettre dans l’embarras la direction du Conseil dirigé par Mohamed Yessef.
Sachant que le CSO et le Mouvement unicité et réforme, la matrice du PJD, ont eu par le passé quelques moments de tensions, notamment au printemps 2011, lors de la campagne de révision de la constitution de 1996 sur la question de la Commanderie des croyants. Sans oublier que le MUR a réussi à placer une partie de ses adeptes dans les antennes locales et régionales du CSO.
Pour mémoire, le conseil supérieur des oulémas s’était prononcé, le 21 septembre 2008, en faveur du respect de l’article 19 du code de la famille. Une position exprimée dans un communiqué condamnant la fameuse fatwa du cheikh salafiste, Mohamed Maghraoui, autorisant le mariage des fillettes de neuf ans.
Un autre front dans la guerre opposant les laïcs aux conservateurs
De 2008 à 2014, le Conseil supérieur des oulémas a-t-il changé d’avis sur ce dossier ? Toutes les options sont permises. En dépit de quelques divergences sur certaines questions, le PJD et l’instance dirigée par Mohamed Yessef partagent un point en commun : le conservatisme.
Alors que le PPS et le Conseil national des droits de l’Homme, sont réputés laïcs. Les amendements des articles 20 et 21 du code de la famille ne sont, en effet, qu’une autre bataille dans la guerre que se livrent les deux clans au Maroc, depuis plusieurs années.