Les autorités marocaines ont décidé de renforcer le contrôle dans les zones proches des frontières avec Ceuta et Melilla, rapporte El Pais. Ce dispositif vise à empêcher les migrants d’atteindre les frontières avec les deux villes autonomes, qui subissent, depuis plusieurs semaines, une forte pression suite aux assauts répétitifs des immigrants irréguliers.
Après les centaines d’entrées d’immigrants enregistrés à Ceuta et Melilla, trois autres migrants ont réussi ce lundi matin à pénétrer Ceuta via un égout situé sous la double clôture barbelée de la frontière, rapporte Europa Press. Toujours ce matin, à Melilla cette fois, 15 immigrants ont atteint la ville autonome par bateau. La pression migratoire ne faiblit donc toujours pas.
Des centaines de migrants dans les montagnes proches de Ceuta et Melilla
Selon El Pais, en renforcer ses effectifs frontaliers, Rabat répond ainsi à une demande du ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, formulée à son homologue marocain le 20 février dernier lors de la rencontre parisienne des ministres de l’Intérieur du Maroc, d’Espagne, de France et du Portugal. Une demande réitérée par le ministre ibérique des Affaires étrangères la semaine dernière.
D’après la même source, plusieurs agents supplémentaires ont déjà rejoint les troupes marocaines dans les environs des frontières avec Ceuta et Melilla. Ils devraient avoir fort à faire car selon les informations des autorités sur place, des centaines de migrants se cachent dans la montagne de Gourougou, près de Nador, attendant l’occasion propice pour franchir la clôture barbelée afin d’entrer dans Melilla. Idem à quelques 390 kilomètres dans les montagnes qui bordent Ceuta où selon la presse espagnole, près de 700 migrants séjourneraient.
Rabat n’a encore rien dit concernant la réadmission systématique
Pour l’instant, il n’a été donné aucune précision sur la méthode employée par le Maroc pour empêcher ces migrants d’atteindre les frontières avec les territoires sous occupation espagnole. Mais la question se posait déjà la semaine dernière, suite à la sortie médiatique du ministre ibérique des Affaires étrangères. Car même si le Maroc et l’Espagne sont liés par un accord pour la gestion de l’immigration clandestine, les deux royaumes courent le risque – si elles n’emploient pas les bonnes méthodes d’être accusées de violation des droits de l’homme. Le Maroc en a déjà payé les frais avec les ONG internationales qui ne l’ont pas épargné dans leurs rapports. L’Espagne n’y a pas échappé non plus et est actuellement au cœur des critiques.
Pour l’instant, Rabat n’a pas encore répondu – officiellement du moins – à l’autre demande de Madrid : celle d’inclure dans l’accord bilatéral, la réadmission systématique des immigrants irréguliers. Et même si le gouvernement Rajoy y tient fortement, les avocats espagnols ont déjà fait savoir qu’une telle mesure serait «juridiquement inadmissible», en raison de loi sur les étrangers en vigueur en Espagne.