La crise au sein de l’USFP prend de l’ampleur. Driss Lachgar vient de jeter un pavé dans la marre. Il accuse un membre de l’entourage royal de vouloir imposer Ahmed Réda Chami, député de Fès-Sud, à la tête du parti. Selon ses dires, Taïeb Fassi Fihri, le conseiller du roi, aurait incité les socialistes à porter à leur tête, l’ancien ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies sous le gouvernement Abbas El Fassi (octobre 2007-janvier 2012).
Lachgar aurait refusé les conseils de Fassi Fihri
Le premier secrétaire s’exprimait dans le cadre d’une réunion extraordinaire, tenue samedi 1er mars 2013 à Rabat, avec les secrétaires régionaux. Il a ainsi affirmé que quelques mois avant la tenue du congrès de décembre 2012, Fassi Fihri avait fait des déclarations en faveur de Chami lors d’une discussion à laquelle avaient assisté Lachgar et son prédécesseur à la direction du parti de la Rose, Abdelouahed Radi.
Des propos qui n’ont bien entendu guère plu à l’homme contesté au sein de l’USFP. Surtout qu’à l’époque, celui-ci nourrissait déjà de grandes ambitions en vue de prendre les commandes du parti. Un pari qu’il a, d’ailleurs, réussi mais dans des conditions très contestées.
L’entourage royal impliqué dans la guerre des clans à l’USFP
Lachgar semble en tout cas vouloir changer de stratégie. C’est, en effet, la première fois que le leader de l’USFP tire à boulets rouges sur Ahmed Réda Chami. Et pour en rajouter une couche, il a également critiqué la médiation qu’avait entreprise le député de Fès en vue de réconcilier le ministre de la Communication, Mustapha El Khalfi, avec le directeur général de 2M, Salim Cheikh. Lachgar délaissera-t-il donc celui qui était jusque là sa cible préférée, Ahmed Zaidi, pour concentrer ses critiques sur Chami ?
Chose également inédite, le fait que le premier secrétaire socialiste implique un membre de l’entourage royal dans la crise qui secoue actuellement, l’USFP. D’habitude, ce sont ses opposants qui pointent du doigt sa «proximité» avec Fouad Ali El Himma, autre conseiller du roi, et ce depuis sa nomination à la tête du département des Relations avec le parlement lors du remaniement ministériel du gouvernement Abbas El Fassi en janvier 2010.
Les nouvelles et les anciennes accusations montrent à quel point le parti socialiste a perdu de son indépendance vis-à-vis du palais. Un parti qui n’est plus que l’ombre de lui-même, commenterons les décus de l'USFP.