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Grand Angle

Affaire Rawane : La Haute commission de l’état civil autorise officiellement ce prénom pour le bébé marocain

Cri de victoire du côté de la France. Sara Louazzani, la jeune maman MRE qui lutte depuis des mois pour l’autorisation du prénom de son enfant au consulat, vient d’obtenir un avis favorable. La Haute commission de l’état civil chargée de trancher dans ce type d’affaire a rendu sa décision hier. 

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La Haute commission de l’état civil relevant du ministère de l’Intérieur a finalement autorisé le prénom Rawane pour les enfants marocains. La décision a été rendue, jeudi 23 janvier, à l’issue d’une réunion dont l’ordre du jour portait, entre autres, sur ce cas.

Pour rappel, Sara Louazzani - une jeune maman MRE de France qui a prénommé sa fille «Rawane» - n’avait pas pu l'enregistrer au consulat de Pontoise, car les responsables lui avaient fait comprendre que ce prénom était interdit à cause de son origine perse dont la transcription en arabe signifierait «esclave». Ils lui avaient alors tout bonnement et simplement demandé de le changer. 

Retournée auprès de la mairie d’Argenteuil - qui avait établi l’acte de naissance de l’enfant - Mme Louazzani apprend qu’il sera difficile de le modifier, car Rawane est un prénom arabe et que beaucoup d’enfants d’immigrés d’origine arabe en France le portent.

C’est alors que les choses se compliquent pour la jeune maman. Prouvant grâce à un acte de naissance obtenu au Maroc que Rawane est autorisé sur le territoire national et que des recherches personnelles montrent bien que ce prénom est d’origine arabe (avec une signification noble, contrairement à celle retenue par le consulat), les services consulaires contacteront la Haute commission, chargée de trancher dans ce type d’affaire.

Cependant, le consulat de Pontoise ne suivra pas correctement le dossier. Alors que la réunion prévue par la commission pour trancher sur le cas de Sara Louazzani n’avait même pas encore eu lieu, les agents consulaires affirmeront une nouvelle fois que le prénom Rawane a été rejeté.

Un élément majeur manquant dans le dossier, la commission a dû faire table rase

Alerté par Yabiladi, la Haute commission démentira et assurera mettre tout en œuvre pour régler cette histoire. Et c’est ce qu’elle vient de faire Nous avions mis la mère de Rawane en contact avec l’un des membres de la commission - Abdelwahad Ourzik - à qui elle a directement fait part de sa situation. «La dame m’a écrit et expliqué tout son périple. L’enfant était déjà inscrit au niveau de l’administration française et le changement de prénom allait être compliqué. Cet élément ne figurait pas dans le dossier», indique M. Ourzik. «La commission a dû reprendre tout le dossier et c’est ainsi qu’on a levé l’objection», ajoute-t-il.

«Je suis très contente»

Bien évidemment, c’est avec beaucoup de joie que Mme Louazzani a appris la nouvelle. «Je suis très contente. D'une part, je vais pouvoir rentrer au Maroc avec ma petite et d'autre part, malgré les découragements, j'ai pu obtenir l'autorisation de son prénom», déclare-t-elle.

«Je sais bien que c'est grâce à Yabiladi que nous avons pu suivre le dossier directement auprès de la Commission», affirme la jeune dame. «Cependant, je me demande alors si les MRE seront obligés de passer par la presse pour accéder aux services du ministère [de l’Intérieur, ndlr], car ils ne peuvent plus faire confiance aux consulats qui transmettent de fausses informations», conclut-elle.

Pour Abdelwahad Ourzik, «il faut se mettre à la place du citoyen» pour régler au mieux ce type de dossier. A présent, il se réjouit que «cette histoire finisse bien». Libre cours donc à Sara Louazzani et tous les parents marocains qui souhaiteront prénommer leur enfant «Rawane». Il ne reste plus au consulat de Pontoise, que nous avons tenté de joindre en vain, qu’à appliquer la décision de la commission.

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