Nouvelle polémique entre le Maroc et l’Algérie. A leurs corps défendant, ce sont les réfugiés syriens se trouvant chez le voisin de l’Est, qui en sont la cause. Mardi 22 janvier, des médias marocains, y compris une dépêche de la MAP, ont avancé, que les autorités algériennes auraient refoulées vers le territoire national, 27 Syriens dont onze enfants et 10 femmes. Une pratique que les forces de l’ordre des deux pays réservent habituellement aux Subsahariens en situation irrégulière.
Mais Alger dément...
Quarante-huit heures après la publication de ces informations, le ministère algérien des Affaires étrangères se devait de réagir. Son porte-parole, Amar Belani a tenu, dans une déclaration à l’agence algérienne APS, à «démentir catégoriquement», appelant au passage à «n’accorder aucun crédit aux allégations malveillantes déversées, quotidiennement, par ces pseudos magazines électroniques d’un pays voisin».
Et d’ajouter que son pays «ne refoule pas les ressortissants syriens qui se trouvent sur son sol car (…) ces derniers ont été accueillis dans un élan spontané de solidarité et de fraternité en Algérie (et) que nous leur souhaitons un bon séjour dans la dignité parmi nous et un retour dans les meilleurs délais dans leur pays, dès que les conditions sécuritaires seront réunies».
Silence au reportage de la chaine Sky News Arabia
La très vive réaction du diplomate -pressenti pour être promu ambassadeur dans la prochaine vague de nominations actuellement en gestation à Alger-, contraste avec le silence adopté par ces mêmes autorités à l’égard d’un reportage diffusé, le 17 janvier, par la chaine Sky News Arabia (voir la vidéo). Dans ce reportage, les témoignages manifestant du regret l’emportent sur la satisfaction.
Mohamed Nidal Dabbah, un avocat syrien installé depuis des années en Algérie, a reconnu que «950 mille Algériens vivent en Syrie, bénéficiant des mêmes droits que les nationaux» certains ont même accédé à de hauts postes de responsabilité. Me Dabbah cite les noms d’un ex-premier ministre et d’un ancien chef des services secrets, tous deux d'origine algérienne.
En revanche, «le ministère algérien du Commerce interdit aux seules compétences syriennes d’avoir des registres de commerce», déplore-t-il. Ce document est le sésame ouvrant la voie au travail. Dans le même reportage, des familles se sont plaintes, également, des agissements des forces de l’ordre, une d’elles a préféré plier bagages pour partir vers la Mauritanie.