Le Maroc vient d’acquérir, indirectement, trois drones israéliens de type Heron TP, indique plusieurs médias au Moyen-Orient qui ont repris une information publiée par le quotidien israélien Maariv. L’accord de la nouvelle acquisition marocaine, toujours selon les mêmes sources, a été conclu en mars 2013. C’est la société Dassault qui a joué l’intermédiaire en faveur du royaume.
Le constructeur français est un habituel client de ce genre d’appareil, fabriqué par Israel Aerospace Industries, une entreprise publique. En effet, en septembre 2011, Nicolas Sarkozy avait conclu un accord avec IAI pour le renouvellement des drones de l’armée de l’air française. En 2013, les socialistes au pouvoir préfèreront mettre le cap sur les Etats-Unis pour acheter les Reaper. L’IAI est également liée par un accord de coopération, à l’européen EADS pour la fabrication du drone type Harfang.
Une visite sur les sites spécialisés en armement nous apprend que le Heron est capable de «mener des missions de reconnaissance et de collecte d’informations à plus de 40 000 pieds, et possède une autonomie de vol de 36 heures. Compte tenu de sa taille – l’équivalent en longueur d’un Boeing 737 – il peut transporter différents équipements, dont des radars, des détecteurs et des caméras, mais aussi des missiles».
L’Algérie vient de commander 30 drones russes
L’annonce de la prochaine réception des trois drones israéliens de type Heron TP, commandés par le Maroc, intervient dix jours après la publication dans les médias algériens d’un accord entre l'Algérie et la Russie pour la vente de 30 appareils modèle E 95, fabriqués par l’entreprise Eniks Kazan, destinés à la surveillance des frontières y compris celles avec le royaume.
La hiérarchie militaire algérienne serait également, en négociation avec la Chine pour l’achat d’un lot d’avions sans pilote de type Yi Long, testés d'ailleurs avec succès en novembre dernier sur la base de Tamanrasset.
Un sérieux revers pour les anti-normalisation avec Israël
Ce nouveau contrat, même s’il n’est pas signé directement avec la société Israel Aerospace Industries (IAI), met les chantres de l’anti-normalisation avec Tel-Aviv dans l’embarras. Habitués à dégainer à la moindre présence d’un ressortissant israélien à l’occasion d’une réunion politique, économique, culturelle et même touristique, ils risquent d'être en face à face direct avec le Palais royal puisque l'armée reste sous l'autorité directe du roi. D'ailleurs très peu d'acteurs politiques ou de la société civile ont osé critiquer les décorations royales accordées à des personnalités israéliennes.
Quant aux promoteurs des fameuses propositions de loi incriminant toute tentative de normalisation avec Israël, ils ont encore le temps de réviser leurs initiatives pour inclure des sanctions contre l’Etat et ne pas se contenter des seuls citoyens.