L’Association de défense des droits de l’homme au Maroc (ASDHOM) vient de dresser son nouveau bilan sur le nombre de «détenus politiques» au Maroc. L’ONG basé en France a énuméré, dans son point hebdomadaire rendu public lundi 23 décembre, «261 prisonniers politiques et d’opinion dont 183 purgent une peine effective après 16 libérations en fin de peine et 78 autres attendent d’être jugés, soit en détention, soit en liberté provisoire».
«22 nouveaux détenus en plus en un mois»
Sur les 16 libérations citées par l’Asdhom figure notamment le cas de Fatiha Boushab, une partisane du Polisario. Celle-ci vient en effet de retrouver la liberté, le 21 décembre, après avoir observé une «grève de la faim» de deux mois à la prison de Tan Tan.
L’Asdhom constate, par ailleurs, que 22 prisonniers se sont ajoutés à la liste qu’elle avait établie le 16 novembre dernier. Parmi eux figurent 17 enseignants qui seront jugés le 8 janvier prochain pour avoir protesté contre leur «mise à l’écart» des bénéficiaires de la promotion interne. Ces nouveaux prisonniers seront inclus dans la campagne de parrainage des prisonniers politiques et d’opinion de l’Asdhom, une fois les verdicts prononcés.
Des chiffres qui contredisent les propos de Sebbar
Ce bilan établi par l’Asdhom s’inscrit en faux contre les déclarations de Mohamed Sebbar. En effet, le 30 novembre à l’occasion d’une rencontre tenue à Tanger, le secrétaire général du CNDH défiait aussi bien les ONG nationales qu’internationales de prouver l’existence d’un seul détenu politique au Maroc durant ces deux dernières années.
Force est de constater qu’il y a divergence entre le CNDH et les associations des droits de l’homme sur les critères désignant un prisonnier dans la catégorie politique. Pour l’organisme officiel, les militants du Mouvement du 20 février, les Sahraouis et les étudiants de l’UNEM (Union nationale des étudiants du Maroc) que ce soient des ceux des groupes de Marrakech ou de Meknès, n’y sont pas inclus.