Il a quitté l’Italie pour s’installer en Seine et Marne(77) (France) en tant que médecin de campagne, Docteur Rhomri était enthousiaste à l’idée de venir en aide aux villageois, sans médecin depuis plus d’un an. La municipalité n’a pas ménagé ses efforts pour séduire ce médecin «Italien». Les patients et même l’équipe municipale s’attendaient à un médecin Italien «un vrai».
A l’arrivée c’est un Mohamed Chakib Rhomri qui débarque dans la commune. Rapidement les événements s’enchaînent : la municipalité revient sur ses promesses, les patients très nombreux les premiers jours s’éclipsent au profit de faux rendez-vous, pire les insultes fusent dans la rue, certains patients l’ont même prévenu d’un risque fort d’agression s’il persistait. Le fils scolarisé dans la commune est battu pour cause de «terrorisme». Le médecin qui pensait pouvoir échapper à cette mise à l’index avec ses qualifications et son statut de médecin, vit le même mépris que l’ouvrier de la Régie Renault des années 70 !
Aujourd’hui le docteur Rhomri regrette son choix «je ne pensais pas que le racisme pouvait aller aussi loin, j’ai quitté une situation confortable en Italie pour me faire traiter comme un voleur, ça va être difficile à oublier». Actuellement, il fait ses cartons pour quitter ce «fameux village» et se rapprocher de son nouvel emploi à la Clinique de l’Ourcq à Paris. L’environnement cosmopolite de l’arrondissement rassure la petite famille qui vient de vivre un calvaire en terre «hostile». Mais il reste à trouver un logement afin de couper les ponts avec ce passé récent et repartir du bon pied.
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Durée de l'interview: 25'55"