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Grand Angle

L'Algérie a-t-elle interdit à ses responsables d’assister aux réunions qui se tiennent au Maroc ?

La tension entre le Maroc et l’Algérie ne faiblit pas. Cette fois, il est question de l’éventualité d’un boycott des officiels algériens de toutes les manifestations qu’accueillerait le royaume. Une information qui n’a, cependant, pas été relayée par les grands médias du voisin de l’Est. Décryptage.

Publié
Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères algérien
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Les autorités algériennes auraient décidé d’interdire à ses officiels de prendre part à toute réunion ou activité politique qui se déroulerait au Maroc, selon des propos du porte-parole du département de Ratmane Lamamra. Une mesure qui pourrait sonner comme une riposte du voisin de l’Est au verdict, du 5 décembre, condamnant à deux mois avec sursis et une amende de 250 dh Hamid Naânaâ pour avoir arraché le drapeau du consulat algérien à Casablanca, avant de le jeter par terre.

D’ailleurs Amar Belani, porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, a qualifié, dans des déclarations au journal arabophone El Bilad, la sentence du tribunal de première instance de Casablanca de «scandale». Le diplomate a réfuté, encore une fois, la version de l’acte isolé défendue par Rabat.

Aucun grand média algérien n’a relayé l’information

Bizarrement, cette actualité n’a pas été reprise par les grands quotidiens algérien ; il en est de même pour l’agence de presse officielle APS. Seul le site en ligne algeriepatriotique.com a rebondi sur l'information du journal El Bilad, mais Amar Belani a confié à cette fois une version un peu édulcorée. «L’Algérie décidera souverainement du niveau de sa représentation aux réunions multilatérales qui se tiendront à l’avenir dans ce pays (Maroc), compte tenu du climat tendu qui caractérise les relations algéro-marocaines à la suite de la violation inacceptable des locaux consulaires algériens à Casablanca et la profanation impardonnable de l’emblème national», a-t-il déclaré.

Pour étayer sa version, le site avance qu’Alger aurait demandé le report à une date ultérieure de la réunion du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’UMA qui était prévue à Rabat les 26 et 29 novembre dernier. Pour mémoire lors de la conférence de Rabat, 14 novembre dernier, sur la sécurité des frontières au Sahel, Alger y était représenté seulement par un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères.

Division des factions du pouvoir algérien

Visiblement le journal arabophone El Bilad et le site Algeriepatriotique ne jouent pas tout à fait la même partition. Et pourtant ils ont la même source : Amar Belani. Le porte-parole des Affaires étrangères distillerait-il pour chaque support le discours qui lui sied ? Une option à ne pas écarter dans le jeu de la communication politique. Il a également pu être rappelé à l’ordre entre-temps, ce qui aurait pu le pousser à légèrement atténuer ses premières déclarations.

Par ailleurs, le fait que des publications non-connues soient des canaux de diffusions d’une décision d’une importance aussi capitale atteste que les différentes factions du pouvoir algérien sont divisées quant à l’opportunité de l’escalade avec le Maroc. Néanmoins, la sortie médiatique d’Amar Belani, timorée soit-elle, est un message des radicaux à l’adresse du Maroc.

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