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Histoire : Quand le Maroc livrait des armes à l’ANC de Mandela

En 1962, la première livraison d’armes aux combattants de l’ANC a été marocaine. Nelson Mandela avait même séjourné quelques mois au royaume. Abdelkrim El Khatib avait joué un rôle très important dans le rapprochement entre Hassan II et Mandela. Les deux hommes allaient se rencontrer, une deuxième fois, en 1994 à Rabat, mais cette fois-ci plutôt par courtoisie. Durant les longues années d’incarcération de Mandela, le Maroc s’est éloigné de l’ANC et s’est rapproché du régime sud-africain.

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Suite à la dernière rencontre entre le roi Mohammed VI et le président sud-africain Jacob Zuma, à l'occasion du Ve sommet Union européenne-Union africaine, Yabiladi a choisi de revenir sur les liens qui unissaient, au début des années 60, le jeune président de l’ANC (African National Congress), Nelson Mandela, et le Maroc, notamment sa relation avec Abdelkrim El Khatib, ministre d’Etat chargé des Affaires africaines à l’époque, et qui deviendra plus tard le parrain politique des islamistes marocains du PJD.

De 1960 à 1962, Mandela était au Maroc. A Oujda, il avait fait connaissance avec les têtes d’affiche du FLN algérien. A l’époque le royaume était la «Mecque» de toutes les figures de la résistance en Afrique. Les réputations de Mohammed V et des leaders du Mouvement nationaliste, Allal El Fassi, Mehdi Ben Barka, Mohamed El Basri (alias Fqih), dépassaient les frontières du pays.

C’est dans ce contexte que le jeune Mandela allait rejoindre les Algériens Houari Boumediene, Ben Bella, Mohamed Boudiaf, ainsi que Agustino Neto (le premier président de la république de l’Angola entre 1975 et 1979), Amilcar Cabral, le fondateur du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert, et bien d’autres encore qui avaient trouvé refuge au Maroc.

La première livraison d’armes à Mandela provenait du Maroc

Tous ces noms rêvaient d’indépendance et de liberté pour leur pays. Mandela partageait les mêmes ambitions, bien qu’il ait été animé de soif de liberté et d’égalité beaucoup plus que d’indépendance. Son pays vivait, depuis 1948, sous le régime de l’Apartheid qui pratiquait une ségrégation raciale foulant au pas tous les droits des noirs, de surcroît autochtones et majoritaires. Son combat était différent de celui des indépendantistes. Dans ce contexte, il allait vite trouvé en Abdelkrim El Khatib, l’interlocuteur idéal pour transmettre ses doléances au palais marocain.

En 1962, le roi Hassan II ordonna à El Khatib de remettre de l’argent, de livrer et d’acheminer des armes et des munitions aux combattants de l’ANC. L’ancien ministre des Affaires étrangères, Saâd Dine El Othmani, avait d’ailleurs indiqué lors d’un meeting politique, tenu fin mai 2013 à Rabat pour commémorer la Journée de l’Afrique, que cette livraison d’arme fut la première reçue par les amis de Mandela en provenance d’un pays étranger.

Le fil de la relation entre Mandela et le Maroc allait être brutalement interrompu un certain 12 juillet 1963, jour de l’arrestation du leader de l’ANC. Durant les 27 longues années de détention, l'ANC se rapprochera sensiblement des pays communistes alors que le Maroc flirtera avec le régime sud-africain au sein du Club Safari. Rabat soutiendra même Pretoria dans la crise angolaise : Jonas Savimbi contre son grand rival José Edouardo Dos Santos, actuel président de l’Angola.

En 1994 Mandela remercie Hassan II

A sa sortie de prison, le 11 février 1990, Nelson Mandela a entrepris un long périple dans plusieurs pays des cinq continents. Le Maroc figurait alors sur l’agenda du chef incontesté de l’ANC. Novembre 1994, il effectue un déplacement au royaume au cours duquel Hassan II lui réserva un accueil chaleureux et le décorera. Mais ces retrouvailles n'iront pas plus loin. Pis, les relations politiques entre les deux pays n'auront de cesse de se détériorer.

La présidence de Mandela (9 mai 1994-14 juin 1999) a pu contenir un temps les divergences entre le royaume et les autres cadres de l’ANC sur la question du Sahara occidental. Mais la proximité avec l’Algérie a pris le dessus sur le souvenir lointain de cette première livraison d’armes datant de 1962. En 2004, le couperet tomba avec la reconaissance de la "RASD" par l’Afrique du Sud. Depuis, Pretoria est devenue l'un des plus précieux soutien du mouvement sépratiste.

Article modifié le 2017/12/05 à 10h40

AL MASSIRA
Date : le 05 décembre 2021 à 10h26
Pour le Maroc, il faut regarder devant. Ou alors si on revient sur ces trahisons, juste pour comprendre mais pas pour agir dans l'avenir. Cette histoire sud-africaine est une redite de l'histoire algérienne et peut-être qu'il y en aura d'autres. La trahison fait partie de l'être humain et ce depuis la nuit du temps. Nous avons aidé ces gens parce que cela fait partie de notre éducation et de notre culture. Et nous le referons. Malgré leur trahison, nous sommes en train de remporter la guerre. Ils auront juste exposé leur bassesse au grand jour.
Axis.7
Date : le 05 décembre 2021 à 09h47
C'est fou que l'on charrie autant d'ingrats dans notre sillage. Tfou.
Le barreur
Date : le 05 décembre 2019 à 15h33
Et pourtant Mandela dira après sa libération: " C'est l'Algérie qui a fait de moi un homme" ! oubliant le Maroc, où -justement- il avait rencontré les Algériens qui, comme lui, venaient demander l'aide du peuple marocain, peuple qui ne leur a guère marchandé sa sympathie et son aide.
Newhorizon20
Date : le 05 décembre 2019 à 13h51
Aujourd'hui, quand tu vois l'acharnement de l'Afrique du Sud et de l'Algérie sur l'intégrité territoriale du Maroc, t'as l'impression que le Maroc soutenait l'Apartheid et la colonisateurs français.
abdennahi
Date : le 05 décembre 2019 à 10h25
l afrique du sud aujourd'hui c est un homme qui marche sous un soleil de plomb regardant son ombre , c'est tout ce qu il lui reste.
FATEM95
Date : le 07 décembre 2018 à 16h03
Je pense que Mandela malgré son dogmatisme avait de la fidélité à son passé. C'est la marque des grands hommes. Contrairement aux minables qui l'ont accompagné à l'ANC. Malgré les divergences comme le dit l'article, il n'a jamais sauté le pas pour la reconnaissance de la république imaginaire. Et pourtant il est resté plusieurs années au pouvoir. De même dans une politique plus en interne il n'avait jamais cherché une vengeance des Noirs sur les Blancs et il avait œuvré pour une réconciliation Nationale. Je lui reproche un seul défaut, celui de n'avoir pas débarrassé l'Afrique du Sud du fléau de l'ANC. Celui qui l'amènera certainement à sa perte. Côté Maroc on s'en fout. Ce qu'ils font ce sont des piqûres de moustique car les choses se décident à un niveau bien plus haut. D'aucuns regrettent l'aide apportée à l'Algérie et à l'Afrique du Sud durant leur lutte. Non je ne suis pas d'accord. Le Maroc agit selon ses principes et selon ses traditions séculaires et ce indépendamment des évènements du moment et de ce que les gens d'en face peuvent faire. Et si demain ces mêmes pays font appel à nous nous serons présents. Ainsi agissaient nos ancêtres et nous serons fidèles à l'héritage.
Marocainjusqualos
Date : le 05 décembre 2018 à 14h23
C'est notre axe du mal de notre coin du monde. Alger-Pretoria (comprendre FLN- ANC). Si nous Marocain n'avons pas encore compris ,que le monde n'est pas fait que de bisounours, à chaque fois que l'on aide un pays à sortir de la me...e , il s'arrange pour nous planté dès qu'on a le dos tourné. 40 ans que ça dure, ils me font penser à cette mouche qui veut rentrer dans cette ampoule dans la nuit noire sans jamais y parvenir , et quand arrive le jour elles vont butiner sur un tas de me..de avec délectation.
axis7
Date : le 05 décembre 2018 à 11h27
ANC et FLN, deux mouvements que le Maroc a soutenu en arme, argent et appui diplomatique. Résultat: traîtrise et ingratitude en retour. Si j’étais ces deux mouvements, je me regarderais dans une glace pour vomir un bon coup. Des ordures.Ils sont le vice appuyé sur la lâcheté. Où est leur noblesse dans ce manque de mémoire? Tout individu un tant soit peu honnête ne peut qu'être submergé par une vague de mépris vis à vis de leurs actes qui à ce jour encore,durent. Et c'est cela qui est terrible: ils continuent dans la bassesse avec zèle, manque de fierté et de neurones oblige. Resultat: - un bouteflika momifié en fauteuil roulant s'accrochant au pouvoir pour l'eternité avec la complicité d'un pouvoir militaire à qui le ridicule de la situation semble echapper. - Une Afrique du Sud, tombée entre les mains d'une ANC dont l'exPresident Thabo Mbeki outre la trahison du Maroc a ajouté pretendre guérir le sida avec de... l'ananas et du citron!! Aggravant en cela dramatiquement l'epidemie dans son peuple.
FATEM95
Date : le 05 décembre 2017 à 16h05
On peut dire ce qu'on veut, on peut avoir le respect qui se doit pour Mandela, tout ce beau monde n'a pas eu de gratitude pour le Maroc. On peut partir dans des analyses pour savoir si la Maroc n'a pas sa part de responsabilité, s'il n'a pas été trop naïf, si sa politique de chaise vide ne lui a pas joué des tours, etc.. ça ne sert à rien. On a a affaire à des ingrats. Point. Le seul critère aujourd'hui ce sont les intérêts et rien d'autre. La politique est ainsi faite et nous apprenons de nos erreurs. Ces gens-là, ingrats comme ils sont, sont capables de retourner leur veste. Alors profitons-en. Faisons-leur miroiter un os à ronger et attirons-les dans nos filets. Aucun état d'âme. Profitons de leur bassesse.
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