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Grand Angle

Affaire Anouzla : Les concessions du journaliste suffiront-elles à lui assurer la liberté provisoire ?

Ce mardi 22 octobre est une journée décisive pour Ali Anouzla. Vers 10 heures du matin, il aura rendez-vous avec un juge d’instruction. Sa mise en liberté provisoire est une option à ne pas écarter, sachant que le journaliste a présenté des gages de sa bonne foi. Il a, en effet, pris ses distances avec la nouvelle direction de Lakome et avec les avocats qui assuraient, jusque là, sa défense.

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Aboubakr Jamaï et les trois anciens avocats de Ali Anouzla tiendront, dans l’après-midi de ce mardi, un point de presse à Rabat. La défense qui a rencontré, le directeur de Lakome,  site censuré au Maroc, le 20 septembre dernier dans les locaux de la Brigade nationale de la policer judicaire à Casablanca, n’a, apparemment, plus la confiance d’Anouzla. Abderrahman Ben Ameur, Abderrahim Jamaï et Naïma Ghellaf ont annoncé, dans la soirée du lundi via un communiqué, leur retrait de cette affaire. Ali a opté pour Me Hassan Semlali, avocat du barreau de Kénitra, pour assurer sa défense dans les phases à venir du procès. Enfin, si procès il y a ?

C’est d’ailleurs Semlali qui a transmis à l’ANRT le communiqué de Ali Anouzla annonçant, le 14 octobre dernier, la «suspension provisoire» de Lakome pour «incompatibilité d’assumer sa responsabilité morale et juridique de ce qui est publié sur le site». Ce communiqué aura été la seule pièce à conviction pour demander l’exécution des souhaits de son client. Et le site a, immédiatement, subi le couperet de la censure.

Anouzla obtiendra-t-il la liberté provisoire, aujourd’hui ?

Dans un précédent papier nous avions laissé entendre qu’Anouzla négocierait sa mise en liberté provisoire en échange d’une prise de distance avec ce qui était publié sur Lakome. C’est, en effet, la seule issue qui se présente devant lui, sachant qu’il est poursuivi pour  «assistance à des criminels ayant commis des actes de terrorisme», «fourniture de moyens pour la commission d’actes terroristes» et «apologie de crimes terroristes».

De graves accusations qui le priveraient, à coup sûr, de sa liberté et l’éloignerait de sa famille pendant quatre ou cinq années, voire même plus. Par ailleurs quelques heures avant la conférence de presse de Jamaï et les anciens avocats d’Anouzla, le journaliste aura rendez-vous, à dix heures du matin à l’annexe de la cour d’appel de Salé, avec un juge d’instruction. Un passage crucial pour la suite de cette affaire.

On saura alors si les concessions faites par Anouzla et ses multiples appels du pied à qui de droit auront suffi pour convaincre ceux qui ont déclenché les poursuites, et pourront ordonner sa libération provisoire ? Une affaire à suivre.

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