La Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation de l’ONU a adopté, hier, un projet de résolution sur le Sahara. Elle recommande à l’Assemblée général d’adopter le texte sans vote afin d’appuyer le «processus de négociation en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental». Un clin d’œil à l’adresse du Polisario et de l’Algérie.
Elle demande en même temps à l’AG de l’ONU d’inviter les parties à «coopérer avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à s’acquitter de leurs obligations au regard du droit international humanitaire». Voilà qui devrait satisfaire les revendications marocaines d’une plus forte implication du HCR dans les camps de Tindouf.
L’Union européenne pour l’enregistrement des habitants des camps
Le représentant de l’Union européenne, aux travaux de la 4ème commission, a exhorté les parties à continuer de travailler avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental et à faire preuve d’une volonté politique pour trouver une solution. L’UE appuie la «diplomatie de la navette» initiée par Christopher Ross, voilà plus de quatre ans.
Et surtout «encourage les parties à poursuivre leur collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) dans la mise en œuvre de mesures de confiance et appuie l’appel du Conseil de sécurité à ce que le HCR enregistre les réfugiés du camp de Tindouf», lit-on sur le site d’actualité de l’ONU. L’Union européenne est cependant préoccupée, a-t-il dit par les incidences du conflit au Sahara occidental sur la sécurité et la coopération dans la région.
Confrontation maroco-algérienne à New York
Devant les membres de la 4ème commission, le représentant du Maroc a, encore une fois, énuméré les avantages du plan d’autonomie de 2007, estimant qu’il «se situe à mi-chemin entre les deux choix extrêmes -l’intégration totale et l’indépendance-, l’autonomie proposée consacre une approche «gagnant-gagnant»». Le diplomate n’a pas fermé, pour autant, la porte devant toute négociation de l’initiative du royaume en vue de son amélioration.
Le ton modéré du représentant du Maroc contraste avec celui adopté par son homologue algérien. Dans son allocution, il somme l’organisation des Nations-Unies de «s’acquitter de sa mission de paix en offrant au vaillant peuple du Sahara occidental, l’opportunité d’exercer enfin son droit à l’autodétermination». Il a réaffirmé que le Sahara est «une question de décolonisation et toute tentative visant à l’inscrire dans un autre contexte ne pourrait que retarder son règlement». Apparemment, le diplomate n’a pas lu la dernière interview de son supérieur hiérarchique, Ratmane Lamamra appelant à la «retenue».
Dans une répartition des rôles, bien étudiée, entre l’Algérie et l’Afrique du sud, l’autre puissant allié du Polisario sur le continent, le représentant de ce pays a critiqué «l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental, qui doit être effectuée en consultation et avec l’accord du peuple du territoire concerné».