Les actes islamophobes envers les mosquées en France deviennent monnaie courante. Pas plus tard qu’hier, une croix celtique, un sigle nazi et un tag «Vive la France» ont été tagués sur le mur de la mosquée Sunna de Besançon. Selon une source policière, une rune d’Odal, symbole des «jeunesses hitlériennes sous le 3ème Reich», a été également inscrite sur le même mur. C’est le second acte du genre après les tags de février dernier sur les mêmes lieux.
Selon Libération, les enquêteurs examinent la piste d’un «acte raciste et de la mouvance d’extrême droite». De leur côté, les responsables de la mosquée ont déposé une plainte au commissariat de Besançon, souhaitant «trouver les auteurs de ces actes et protéger les lieux de culte». Le maire de la ville, Jean-Louis Fousseret, s’est prononcé suite à ces «actes incompréhensibles». Il estime que prendre pour cible cette mosquée est étonnante alors qu’elle véhicule un discours axé sur la «tolérance, l’ouverture et la fraternité».
L'Observatoire contre l'islamophobie tire la sonnette d’alarme
Le 10 août dernier, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls avait condamné la profanation d’une autre mosquée en Gironde. Malgré les multiples réactions, les actes contre les édifices religieux des musulmans en France sont devenus récurrents. Ces derniers temps, la liste des mosquées victimes des actes islamophobes s’est amplifiée. Cognac, Annecy, Avignon, Libourne, Les Minguettes et bien d’autres mosquées ont été prises pour cibles. Pour le président de l’Observatoire contre l’islamophobie, Abdallah Zekri, ça commence à bien faire.
Le président de l’association de la mosquée de Besançon, Abdallah Hamzaoui, a appelé les musulmans de Besançon à faire preuve de sérénité et à garder leur calme face à cette «cette nouvelle provocation». L’association elle-même a publié un communiqué, condamnant les actes et demandant la punition des auteurs. Même son de cloche chez le président de la fédération régionale de la grande mosquée de France, Tahar Belhadj, qui demande une réaction avec l’appui de l’Etat.
Rien que durant le premier semestre 2013, 108 actes islamophobes (violences, voies de fait, incendies, dégradations), ont été signalés, soit une progression de 35% par rapport à la même période de l’année dernière. En 2012, une hausse de 57,4% des actes islamophobes a été constatée, d’après le rapport annuel du Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF).