7 personnes, dont une majorité d’adolescents maroco-néerlandais, ont été reconnues coupables, hier, lundi 17 juin, d’homicide involontaire de Richard Nieuwenhuizen, juge arbitre d’une rencontre de football amateur à Amsterdam, le 2 décembre 2012, rapporte le Telegraf.nl. Le procès comptait un seul adulte : El Hassan D., un Marocain de 50 ans condamné à 6 ans de prison. Son fils comptait parmi les footballers amateurs qui ont également participé à l’agression. Comme 5 d’entre eux, il a pris 2 ans de prison pour mineurs. Un sixième joueur a été condamné à 1 an de prison et un septième, âgé de seulement 15 ans, à 30 jours de détention. Chacun a reçu la peine maximale en fonction de son degré d’implication dans le passage à tabac de Richard Nieuwenhuizen.
Le procès vient mettre un terme à une affaire qui avait provoqué l’effroi aux Pays Bas. Le 2 décembre dernier, à Amsterdam, après un match opposant deux équipes de division amateur, sv Nieuw Sloten B1 et le SC Buitenboys B3 d'Almere. L’un des arbitres de touche, Richard Nieuwenhuizen, 41 ans, avait été agressé par des adolescents qui l’ont notamment frappé au visage alors qu’il était déjà au sol. Quelques heures après l'agression, l'homme a été «pris d'un malaise». Conduit d’urgence à l'hôpital, il est décédé le lendemain.
Mineurs et Maroco-néerlandais
Devant l’émotion soulevée par l’agression, une marche réunissant plus de 12 000 personnes, avait été organisée le 9 décembre et l’Association de football néerlandaise avait annulé, dans la foulée, les 33 000 matches amateurs programmés le week end suivant l’agression. Rapidement, la police a identifié les agresseurs et il s’est trouvé qu’en plus d’être mineurs, c’étaient des Néerlandais d’origine marocaine.
Profitant du choc, le parti d’extrême droite néerlandais, le PVV, a obtenu, début avril, que soit débattu le «problème marocain», à l’assemblée néerlandaise. «Ce n’est pas exclusivement un problème lié au football, mais un problème marocain qui est dans la rue, à l’école, au centre commercial et sur le terrain de foot. 65% des jeunes Marocains ont déjà été en contact avec la police. Pourquoi personne n’ose seulement nommer ce problème ?», écrivait le leader du PVV, Geert Wilders, en décembre dernier.
Verdict et émotion
Le verdict du procès, hier, n’a pas fait abstraction de ce contexte d’émotion. «La gravité de l'événement, l'absence d'un motif clair, ses terribles conséquences, le fait que les accusés n'ont pas accepté la responsabilité de leurs actes et l'énorme choc qu'il a provoqué dans la société et dans l'ensemble du monde du football exige que les mineurs aient reçu la peine maximale possible», a déclaré la Cour dans un communiqué.
La raison qui aurait motivée l’agression est le sentiment que l’arbitre avait favorisé l’équipe dans laquelle jouait son fils au détriment de celle dans laquelle jouaient les adolescents qui l’ont battu à mort. Ces derniers ont commencé par se rejeter la faute, au début du procès, avant de nier toute culpabilité. Ils viennent d’interjeter appel. Selon eux, l’arbitre est mort en raison de problèmes de santé propres qui n’ont rien à voir avec les coups qu’ils lui ont donné, alors qu’un seul des quatre experts écoutés par la cours leur donne raison.