Neuf fonctionnaires squattent illégalement le chantier de Sindibad, le futur parc d’attractions de Casablanca dont l’investissement global est estimé à près de 2,1 milliards de dirhams, rapporte l’Economiste dans son édition de lundi 17 juin. Il s’agit des agents des forces auxiliaires et des policiers exerçant dans la métropole.
D’après la même source, ces hommes logent dans des cages à singes et à lions sur le chantier. Ils ne veulent pas quitter le site pour permettre aux ouvriers de poursuivre les travaux et peuvent parfois être violents. L’un d’eux aurait même «menacé couteau à la main un ouvrier du chantier, prétextant qu’il n’a pas le droit de travailler aux alentours de sa cage».
Honneur aux mariés
Au lancement du projet en effet, plusieurs dizaines de familles vivant sur le site du futur parc ont été recasées. Mais pour bénéficier du programme de recasement, il fallait être marié. Or, les squatteurs du site sont jeunes et célibataires. Ils ne veulent pas quitter le site avant d’être sûr d’être relogés. L’un d’eux se serait récemment marié pour satisfaire aux critères requis. Mais, son action serait vaine. «Ces occupants ne sont pas éligibles à cette opération et leur évacuation est requise d’urgence pour permettre la poursuite des travaux de terrassement et, par conséquent, la réalisation du méga-projet», indique à L’Economiste une «source bien informée».
Les travaux de construction qui ont démarré en décembre 2012, avançaient pourtant bien jusque-là. La phase de destruction des bâtiments qui existaient sur le site est achevée. Les travaux de curage du réseau hydraulique ont été complètement réalisés. Idem pour la transplantation des arbres. La clôture, quant à elle, est en cours d’installation.
Projet aux milles et un obstacles
Toutefois, ce n’est pas la première fois que des incidents désagréables interrompent le bon déroulement du projet. Attribué en 2010 au groupement Alliances et Somed, le chantier a été lancé deux ans plus tard. Entre temps, le groupement a dû faire face à d’énormes difficultés pour l’obtention du permis de construire, puisque 50% du terrain appartenait au domaine privé de l’Etat et le reste aux Eaux et Forêts.
Après cela, les responsables du projet pensaient avoir vécu le pire. Mais depuis, ils sont confrontés à plusieurs obstacles. A peine lancés, les travaux avaient été interrompus en décembre dernier parce que des ménages et cafés refusaient de quitter les lieux. Cette fois, ce sont les fonctionnaires de la police qui s’y mettent. Les choses sont telles que la société adjudicataire de la voirie et réseaux divers serait prête à abandonner si la situation n’est pas réglée.
De son côté, le Haut-commissariat aux eaux et forêts, propriétaire du foncier envisage d’engager une action civile contre les squatteurs cette semaine. Cela pourrait cependant prendre beaucoup de temps et retarder la livraison du méga-parc prévue à fin 2014. Ceci étant, un tel résultat ne fera qu’entacher la gestion de ce type de projet par les autorités marocaines qui en font souvent des annonces en grande pompe, sans toutefois respecter les délais annoncés.