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Grand Angle

Tour de vis sur la frontière algéro-marocaine : Alger installe 24 nouveaux postes de contrôle

L’Algérie renforce son dispositif sécuritaire avec le Maroc. Une mesure afin de lutter efficacement contre la contrebande et le trafic de drogue en provenance du Maroc. C'est du moins l'objectif affiché par le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia.

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Contrôle douanier à la frontière algéro-marocaine /DR
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A la demande marocaine d'ouverture des frontières terrestres, l’Algérie vient de répondre en opérant un tour de vis sur les 700 kilomètres qui la séparent du royaume. Lundi, le ministre de l’Intérieur du gouvernement Abdelmalek Sellal annonce l’installation de vingt-quatre nouveaux postes de contrôle en vue de «lutter contre la contrebande des carburants et le trafic de drogue», a expliqué Dahou Ould Kablia lors d’une conférence de presse, consacrée à l’approvisionnement du mois de Ramadan, à laquelle a également assisté le ministre du Commerce.

«Nous sommes doublement pénalisés. Les contrebandiers font sortir le carburant et introduisent des drogues» en provenance du Maroc. «Nous sommes contraints d’importer du mazout en attendant l’exploitation des quatre nouvelles raffineries», indique-t-il. Des installations encore en chantier. En 2012, l’Algérie a en effet importé 2 millions de tonnes de gasoil et 500 000 tonnes d’essence.

Le Maroc est accusé de laxisme

«Nous avons tout essayé. Mais les gens des frontières refusent de travailler dans l’agriculture. La contrebande leur offre mieux. Je pense que la seule solution qui nous reste, c’est de sévir», menace le ministre de l’Intérieur en visant les trafiquants des deux côté des frontières. Selon la presse locale, Ould Kablia prévoit d’introduire des modifications sur le code pénal pour un durcissement des peines contre les contrebandiers.

Ne dérogeant nullement à une ligne de conduite bien établie chez les autorités du voisin de l’Est, Dahou Ould Kablia conditionne un retour à l’avant août 1994 à un fort engagement marocain dans la lutte contre la contrebande et le trafic de drogue. «J’ai soulevé ce problème avec mon homologue marocain (Mohand Laenser, ndlr). Je lui ai dit que si les autorités marocaines ne font pas d’effort, les choses ne vont pas avancer». Une allusion au dossier de la réouverture des frontières terrestres, toujours renvoyé aux calendes grecques. Les autorités algériennes craignent qu’une telle normalisation ne puisse profiter qu’à l’économie marocaine et entame leur confortable stock de devises.

Reportage sur la contrebande diffusé sur France24 en 2010

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