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Grand Angle

Maroc : Les parents d’élèves s’élèvent contre la fermeture prochaine d’un lycée français à Agadir

L'administration française veut fermer l'établissement public Paul Gauguin d'Agadir et transférer ses élèves à la Mission de gestion des établissement privés français. Alors qu'en février dernier, l'on n'en parlait que sous forme d'hypothèse, la concrétisation est prévue en 2014. Les parents d'élèves s'y opposent radicalement et combattent cette orientation. Mais y arriveront-ils?

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Cela fait deux mois maintenant que les parents d’élèves militent contre la fermeture en 2014 du groupe scolaire Paul Gauguin à Agadir, un établissement public géré par l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE). «Nous nous opposons à cette décision unilatérale à laquelle nous n’avons pas été associés», déclare avec fermeté à l’Economiste, Abdelwahab Boukouraych, président de l’Union des conseils des parents d’élèves des établissements d’enseignement français au Maroc (UCPE).

L’administration française, pour sa part, avance plusieurs raisons à cette orientation, entre autres, la «situation concurrentielle» de l’enseignement français à Agadir. En effet, la ville est également dotée, depuis 1996, d’un établissement privé relevant de la Mission laïque française (MLF), rebaptisée OSUI. Il s’agit du Lycée Français d’Agadir (LFA). Les deux établissements «ne proposent plus à ce jour une offre pédagogique complémentaire, mais concurrente», relèvent un document de l’Ambassade de France au Maroc sur l’état des lieux.

Outre cela, l’administration évoque un problème d’effectifs et signale une «stagnation» à Paul Gauguin depuis quatre ans (570 élèves), et une «faible augmentation» pendant la même période, de ceux du LFA (660 à 690 élèves). En outre, l’établissement étant trop vétuste, une rénovation serait inutile. Mais le coût de sa reconstruction, 4,84 millions d’euros est jugé «très élevé».

Augmentation des frais de scolarité

«Le contexte actuel menace à court terme les deux établissements. Il importe donc de regrouper les moyens, et non de les maintenir séparés», explique à Yabiladi Alexandre Diebolt, porte-parole de l'ambassade. Ainsi, l’administration propose de transférer les élèves de Paul Gauguin aux établissements de l’OSUI et d’assurer le financement de cette opération (1,3 millions d’euros) sous forme de prêt restituable. Mais les parents d’élèves s’y opposent radicalement puisque cela se traduira par une augmentation des frais de scolarité (près de 9 000 dirhams pour la maternelle, 12 000 pour le niveau élémentaire et 9 000 pour le Lycée).

Contacté par Yabiladi, M. Boukouraych assure que l’UCPE détient «un contre-projet réalisé par des architectes» qui réduit à trois millions d’euros le coût de la reconstruction de l'école. «Quand nous le leur avons présenté, ils nous ont sorti l’argument des effectifs», dit-il estimant que les établissements de l’OSUI n’ont d’autre souci que l’équilibre de leur budget puisqu’ils accusent «un déficit de 382 000 euros». Cet «équilibre ne peut se réaliser sur le dos des parents !» clame le responsable de l’UCPE.

La France s'engage à payer les frais supplémentaires

L’Union a saisi la ministre déléguée aux Français de l’étranger, Hélène Conway-Mouret, ainsi que le président François Hollande appelant à leur intervention. Vendredi dernier, une réunion a eu lieu avec l’ambassadeur de France à Rabat, Charles Fries. «Mais nous nous sommes séparés chacun campant sur sa position», signale M. Boukouraych. En effet, l’ambassadeur a insisté sur la nécessité de procéder au transfert des élèves, assurant que l’Etat français prendra en charge la différence entre les frais de scolarité. Selon M. Diebolt, plusieurs réunions de concertation ont eu lieu à Agadir ces dernières semaines afin d'expliquer à tous les acteurs concernés que c’est «l'hypothèse la plus réaliste». «Une concertation sur les modalités concrètes de cette fusion est en cours» ajoute le porte-parole de l’ambassade.

Tout ceci n'apaise pas pour autant les parents d'élèves qui craignent surtout d’assister à la fermeture d’autres établissements dans le pays, après celui d’Agadir. Et si jamais cela arrivait, «nous n’hésiterons pas à faire appel à la justice», annonce M. Boukourayche.

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