Sous l’égide de son nouvel ambassadeur au Maroc, Rupert Joy, l’Union européenne vient de mettre en place un programme visant à renforcer le rôle des organisations de la société civile du royaume, rapporte la MAP. Le lancement officiel a eu lieu vendredi dernier à Rabat, à l’issue d’un séminaire de deux jours, également animé par le président du CNDH Driss El Yazami ainsi que l'acteur associatif Kamal Lahbib.
«Acteurs de développement»
Selon M. Joy, l’objectif de ce programme est de créer des synergies donnant aux organisations un véritable poids pour les campagnes de plaidoyers, en améliorant leur prise de contact et leurs actions communes. Il sera financé via la «Facilité de voisinage société civile», adoptée par l'UE en septembre 2011 et prévoyant d’apporte 22 millions d’euros aux pays destinataires de la politique de voisinage, dont 1,2 million d’euros destinés au Maroc. A noter que ce programme de financement œuvre à encourager l’implication des acteurs de la société civile dans le dialogue politique et leurs échanges avec les autorités.
«Pour l'Union européenne, les organisations de la société civile ne sont pas considérées comme de simples bénéficiaires ou agents d'exécution de projets mais comme des acteurs de développement à part entière», a affirmé Rupert Joy, ambassadeur de l’UE au Maroc.
Côté marocain, l’initiative est acclamée. D’après Driss El Yazami, le nouveau programme lancé par l’UE «est très important et vient au moment opportun. Il s'ajoute aux diverses initiatives prises par le Maroc en faveur de la société civile, dont le dialogue national lancé par le ministère chargé des relations avec le parlement et la société civile». En effet, un «Dialogue national sur les nouvelles prérogatives constitutionnelles de la société civile» a été lancé en mars dernier. Cependant, si le fond motivateur de ce dialogue fait l’unanimité, il n’en est pas de même de la manière dont les choses sont organisées.
Le chercheur spécialiste en migration Abdelkrim Belgendouz, y a récemment relevé une «insuffisance»: la faible représentativité des MRE au sein de la Commission nationale pour le dialogue sociale, alors que les Marocains du monde sont considérés comme des membres de la société civile marocaine, au même titre que les nationaux. En effet, sur une soixantaine de membre, la communauté MRE est seulement représentée par deux personnes.