La Mauritanie est un terrain de concurrence entre le Maroc et l’Algérie. Rabat et Alger tentent par tous les moyens de se rapprocher de Nouakchott. Ainsi, près de deux semaines après le déplacement de Saâd Dine El Otmani dans le pays du général Ould Abdelaziz en vue d’une relance des relations, voilà que le premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, lui emboîte le pas. Une visite de travail de deux jours qui s’inscrit dans le cadre de la réunion de la Haute commission mixte. Et c’était la onzième du genre. Une reprise qui met un terme à cinq ans d’arrêt. Avec le royaume, le compteur de ces sessions de dialogue est suspendu au chiffre 6. La dernière réunion en date remonte à 2006, du temps de l’ancien président Ould Taya, renversé par un coup d’Etat en août de la même année.
Le voyage du chef de la diplomatie à Nouakchott ne s’est conclu sur aucune réalisation majeure. C’est juste une série de promesses. En revanche, celui de Sellal a permis aux deux parties de raffermir leurs liens politiques par la signature d’accords économiques, notamment dans « les secteurs de la pêche, l’hydraulique et la santé animale», énonce El Watan. Au cours de cette 11ième commission mixte, le Premier ministre algérien a demandé à ses hôtes de relancer le projet de la construction de la route devant relier Choum, en Mauritanie, à Tindouf en Algérie.
Le polémique projet de route Tindouf-Choum relancé
Septembre dernier, le ministre marocain de l’Equipement et des Transports était obligé de publier un communiqué relayé par la MAP démentant certaines allégations publiées par la presse algérienne sur une supposée requête faite par le même Aziz Rebbah aux Mauritaniens d’abandonner ce tronçon routier en échange d’une médiation entre le gouvernement du général-président Mohamed Ould Abdelaziz et l’opposition, notamment les islamistes. Le PJD entretient de bonnes relations avec le parti Tawassoul. Pour mémoire, Abdellah Baha a participé, du 20 au 23 décembre, au congrès de cette formation.
Le rapprochement algéro-mauritanien se précise. Nombreux sont, en effet, les dossiers où les deux pays ont des positions très proches. Avec le Maroc, et en dépit de la visite d’El Otmani, c’est encore l’impasse. Preuve en est l’incident autour de la lettre royale adressée au président Mohamed Ould Abdelaziz. A l’exception de la presse indépendante, aucun média officiel ne l’a diffusée.