Au Maroc, qui détermine la liste des Lions de l’Atlas ? La question taraude bien des esprits. Elle revient à la Une de l’actualité à l’approche de chaque nouveau match du onze national. Celui de dimanche contre la Tanzanie est une occasion propice pour la reposer. Officiellement, c’est l’entraineur national qui est le seul «maitre à bord». Sauf dans la pratique, d’autres éléments interviennent, aiguillent et même modifient les choix du sélectionneur, au point d’imposer leurs composition. Cette nouvelle force a un nom : les agents des joueurs. Leur influence ne cessent de s’amplifier, les deux dernières CAN, au Gabon en 2012 et en Afrique du sud l’année suivante, ont montré de quoi ils sont capables.
Talal Karkouri accuse de Qatar
Cette fois, c’est Talal Karkouri, un ex-international marocain évoluant actuellement au Qatar, qui a pointé du doigt l’ingérence de ces «impresarios» en survêtements et baskets. Dans des déclarations à la chaine sportive qatarie «Addaouri wal Kas», l’ancien sociétaire de PSG a avancé qu’il était témoin d’une affaire de ce genre, lorsqu’un joueur a été imposé à l’entraineur par son agent soutenu dans cette entreprise par un membre de la fédération de football.
Certains supports de la presse qui échappent, encore, au contrôle sonnant et trébuchant de la Fédération royale de football osent pointé du doigt l’omniprésence des agents des joueurs dans les hôtels et même lors des séances d’entrainement. L’arrivée de Rachid Taoussi à la tête de la sélection nationale a fait naitre l’espoir d’en finir avec cette anomalie. Certes en Afrique du sud, il a interdit aux agents de joueurs de roder autour des terrains mais ils ont vite réussi à contourner cette mesure en «convaincant» l’entraineur de la nécessité de faire entrer leurs clients en provenance d’Europe, notamment lors de deux premières rencontres face à l’Angola et le Cap vert. Certes au dernier match face au pays hôte, il s’est ressaisi mais c’était trop tard.
Dimanche contre la Tanzanie, Rachid Taoussi a fait appel à 16 joueurs locaux. Un record. Et un pari. Tout porte à croire qu’il s’agit là d’une des conséquences de la leçon de la débâcle en terre de Mandella.