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Grand Angle

Syrie : Un néerlando-marocain meurt aux côtés des rebelles

Une jeune néerlando-marocain est mort vendredi dernier pendant des combats en Syrie. Il est le deuxième Marocain connu à décéder en Syrie pour avoir combattu aux côtés des rebelles. Il est pourtant loin d’être le seul à avoir rejoint leurs rangs.

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Un jeune Marocain de 20 ans, Mourad M. est mort en Syrie, pendant des combats contre l’armée loyaliste au côté des rebelles vendredi 15 mars, rapporte le journal néerlandais Volkskrant. Son frère serait à ses côtés en Syrie. Sa mère vit à Rotterdam et raconte qu’elle a eu son fils au téléphone quelques jours plus tôt. Elle l’a supplié de revenir, mais il a refusé. Les circonstances exactes de la mort du jeune homme ne sont pas connues.

Mourad M. est le deuxième Marocain connu à mourir en Syrie en tant que combattant. Début février, Hespress a rapporté que Yassine Berrahou, qui avait purgé une peine de 8 ans de prison pour son implication dans les attentats de 2003 au Maroc, venait de mourir lors d’un échange de tirs dans la région de Yaacoubia, opposant l’armée du régime Bachar al-Assad à l’Armée syrienne libre dont il faisait partie.

Marocains et MRE au front

Les Marocains à aller combattre en Syrie seraient, en réalité, beaucoup plus nombreux. L'unité anti-terroriste néerlandaise a déclaré la semaine dernière que près d’une centaine de combattants ont quitté les Pays-Bas pour la Syrie et d'autres pays ces derniers mois. Les Pays Bas s’inquiètent de la radicalisation de jeunes musulmans néerlandais car la presse associe automatiquement le fait de partir combattre en Syrie au jihadisme même s’il existe parmi les rebelles différentes mouvances et qu’elle ignore lesquelles accueillent les néerlandais musulmans comme Mourad M. La Coordination nationale néerlandaise du contreterrorisme et de la sécurité a même relevé le risque d’attaque terroriste au Pays Bas de «limité» à «substantiel» craignant le retour de ces hommes dans leur pays après la guerre.

En Belgique le même phénomène a lieu. En effet, au moins 70 ressortissants belges se battent actuellement dans les rangs des rebelles en Syrie, selon une estimation récente et confidentielle de la Sûreté et la majorité d’entre eux sont d’origine marocaine, de seconde ou de troisième génération, selon Khalid Zeguendi, rédacteur en chef du Maroxellois. Il souligne également que des groupes salafistes jihadistes venant du Proche et Moyen-Orient s’infiltrent dans les mosquées européennes dans le but d’enrôler les jeunes victimes de discriminations, pendant que les instances crées pour contribuer à l’encadrement de la jeunesse marocaine à l’étranger ne font pas leur travail, reconnaît-il.

Le départ de Marocains du Maroc et d’Europe pour combattre lors de guerre dans les pays musulmans et arabes n’est pas un phénomène nouveau. Déjà, pendant les guerres en Irak, en Afghanistan et en Tchétchénie, des salafistes jihadistes marocains étaient partis au front pour combattre. «Les jeunes qui partent en Syrie […] n’ont rien de spécifique par rapport aux jihadistes en Irak. Par contre, politiquement, «le jihad» en Syrie est soutenu objectivement par les «Amis de la Syrie», opposé au régime de Assad. Sociologiquement, ces personnes partagent avec celles parties en Irak l’appartenance au Nord du Maroc», explique Abdellah Rami, chercheur au Centre marocain des sciences sociales, Université Hassan II, à l’Observateur.

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