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Grand Angle

L'Algérie et la question du Sahara : rhétorique contradictoire et isolement diplomatique

L'Algérie se présente comme un simple observateur dans le conflit du Sahara, mais elle considère pourtant ce différend comme un élément clé de sa politique étrangère et s'efforce d'épuiser diplomatiquement le Maroc. Cependant, les changements continus dans les positions des puissances internationales et régionales la placent dans une position de faiblesse.

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Temps de lecture: 3'

La position de l'Algérie sur le conflit du Sahara occidental apparaît de plus en plus contradictoire. Officiellement, le pays se présente comme un simple observateur, une posture réaffirmée par le président Abdelmadjid Tebboune. Pourtant, en pratique, l'Algérie fait du Sahara un enjeu central de sa politique étrangère, mobilisant des ressources considérables pour soutenir le Front Polisario sur les plans politique, financier et militaire, en totale contradiction avec ses déclarations publiques.

L'Algérie s'oppose aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et refuse de participer aux tables rondes organisées par les Nations Unies, comme celles de décembre 2018 et mars 2019. Elle appelle plutôt à des négociations directes entre le Maroc et le Front Polisario, qu'elle considère comme les véritables «parties au conflit». Pourtant, elle continue de placer la question du Sahara au cœur de son agenda lors des réunions internationales, cherchant à influencer chaque forum pour promouvoir ses positions.

Retrait diplomatique et isolement algérien

Ces dernières années, l'Algérie a vu son influence diminuer face aux puissances mondiales. En décembre 2020, les États-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara, marquant un tournant majeur. En mars 2022, l'Espagne a soutenu la proposition marocaine d'autonomie, la qualifiant de solution la plus sérieuse et crédible. La France a emboîté le pas en juillet 2024, et plusieurs pays de l'Union européenne ont également affiché leur soutien à la position marocaine.

Face à ce retrait, la diplomatie algérienne a adopté une approche réactive, cherchant à freiner les avancées marocaines. L'Algérie a rappelé son ambassadeur à Madrid en signe de protestation, sans parvenir à infléchir la position espagnole. Un scénario similaire s'est déroulé avec la France, où les tensions restent vives depuis le retrait de l'ambassadeur algérien à Paris.

Bien que l'Algérie ait retrouvé un siège non permanent au Conseil de sécurité après vingt ans, elle n'a pas réussi à en tirer parti. Lors de la dernière résolution du conseil sur le Sahara, toutes ses propositions ont été rejetées, même son allié traditionnel, la Russie, n'a pas soutenu sa demande d'élargir le mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'homme, révélant les limites de son influence.

Dans le Sud global, la situation n'est guère plus favorable. Les reconnaissances de la «République sahraouie» sont retirées ou gelées, tandis que l'adhésion du Maroc à l'Union africaine en 2017 a modifié la donne, poussant certains pays à ouvrir des consulats à Laâyoune et Dakhla, affirmant ainsi leur soutien à la souveraineté marocaine.

Dans une tentative d'isoler le Maroc au niveau régional, l'Algérie a tenté de créer une nouvelle Union du Maghreb sans le Maroc, mais cet effort n'a eu que peu d'effet. Bien qu'elle ait réussi à attirer sous sin giron la Tunisie et une Libye divisée, la Mauritanie a refusé de se joindre et a récemment renforcé ses liens économiques avec le Maroc en signant de nouveaux accords stratégiques.

Retour à l'option militaire : une stratégie infructueuse

Face à un isolement international croissant, l'Algérie et le Polisario ont tenté de raviver le conflit par une escalade militaire. En novembre 2020, le Polisario a annoncé son retrait de l'accord de cessez-le-feu, déclarant un retour à la «guerre», une manœuvre qui n'a cependant pas eu l'effet escompté, n'attirant ni l'attention internationale ni une condamnation du Maroc.

Avec une situation sur le terrain inchangée, l'Algérie et le Polisario se retrouvent dans une impasse : incapables d'abandonner l'option militaire sans admettre un échec, mais également incapables d'escalader le conflit sans risquer une réaction internationale en faveur du Maroc pour maintenir la sécurité régionale.

Ainsi, avec le retour de Donald Trump à la présidence américaine, l'Algérie se trouve face à une nouvelle réalité qu'elle n'avait pas anticipée. Les changements rapides sur la scène internationale ont réduit son influence sur la question du Sahara, tandis que le Maroc continue de renforcer ses acquis diplomatiques.

Article modifié le 10/03/2025 à 23h15

Hsoun 2
Date : le 12 mars 2025 à 00h36
C'est drôle mais vous êtes le seul média Marocain à appeler "Sahara occidental ", en ce qui concerne nos terres ancestrales. N'oubliez jamais une chose, des centaines de marocains ont donné leur vies durant le début du conflit dans nos provinces du sud. C'est dire le manque de respect flagrant de yabiladi envers toutes ces personnes qui sont mortes pour défendre le royaume dans son intégralité.
An altruistic man
Date : le 11 mars 2025 à 21h40
..Plutot c'est le Maroc qui a la clé ,c'est qu'il est dedans .
bouza75
Date : le 11 mars 2025 à 11h45
Trump peut d'autant plus régler le problème qu'il à une pièce maitresse dans son jeu fasse à la Russie; l'Ukraine. Il pourrait facilement monnayer le statu quo en Ukraine contre un plan définitif au sahara. Et je suis persuadé que Poutine accepterait volontier! Mais Trump en à t il la volonté ou y a t il seulement pensé? Le Maroc est très loin pour D Trump et c'est à notre diplomatie, par le biais de Marc Rubbio de "souffler" ce "deal" au président américain.
Citation
maroko59 à écrit:
les pays qui ont la clé de la résolution du problème au sahara sont les usa et la russie, les usa peuvent prendre une résolution définitive au CS actant la souveraineté du maroc avec ou sans autonomie au sahara, tout en persuadant la russie de ne pas opposer de véto à cette résolution, qui sera soutenue par la france l angleterre et la chine sans problème, là le polizéro et alger n'auront plus d'autres choix que d'accepter le résultat, sous peine de sanctions internationales
anakine01
Date : le 11 mars 2025 à 09h00
Ces bougres voyous qui dirigent ce bled bâti sur le mensonge pensent que tout le monde est comme leur peuple... un pays ayant honte de son passé et de son histoire, tente le 1000% mensonge pour se créer une identité, en s'appuyant sur le concept du plus c'est grand plus ca passe.... le Maroc est dans son Sahara, dzair a le poliz le vent et les slogans qui vont avec....
golden eagle
Date : le 10 mars 2025 à 23h43
Par les canaux informels, Emmanuel Macron a envoyé le message suivant à tebboune fin février : La france ne fera pas marche arrière sur sa position concernant le Sahara marocain, mais en on peut travailler sur des sujets sur lesquels on s'entend. Ce message à rendu fou furieux tebboune
maroko59
Date : le 10 mars 2025 à 21h49
les pays qui ont la clé de la résolution du problème au sahara sont les usa et la russie, les usa peuvent prendre une résolution définitive au CS actant la souveraineté du maroc avec ou sans autonomie au sahara, tout en persuadant la russie de ne pas opposer de véto à cette résolution, qui sera soutenue par la france l angleterre et la chine sans problème, là le polizéro et alger n'auront plus d'autres choix que d'accepter le résultat, sous peine de sanctions internationales
Dernière modification le 12/03/2025 00:36
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