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Grand Angle

Affaire du pornographe d’Agadir : La condamnation, « une première en Belgique »

Deux mois après l’ouverture du procès de Philippe Servaty, le verdict est enfin tombé. Le pornographe d’Agadir a écopé de 18 mois de prison avec sursis. Et même si la peine semble légère, la partie civile se réjouit car c’est une première en Belgique. Cependant, l’avocat des victimes estime que prochainement, c’est la justice marocaine qui devra condamner ce genre de faits. 

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Philippe Servaty, connu sous le pseudonyme du «pornographe d’Agadir» a été condamné, mardi 19 février, à 18 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine assortie d’une amende de 1 000 euros. Pourtant en janvier dernier, le procureur du roi belge avait requis deux ans de prison avec sursis pour M. Servaty. Ce réquisitoire était déjà jugé très léger par rapport aux faits reprochés à l’ex-journaliste. Avec une telle décision, le tribunal correctionnel a été encore plus clément que l’on aurait pu imaginer. Malgré cela, la partie civile se réjouit. «J’aurais préféré une peine plus conséquente, mais je reste réaliste. Je suis content, parce que c’est une première en Belgique», estime l’avocat des victimes, Maitre Redwan Mettioui, avocat au Barreau de Bruxelles contacté par Yabiladi.

C’est donc la première fois en Belgique qu’un individu poursuivi pour des faits liés au tourisme sexuel est condamné. «On sait que mes clientes sont les victimes d’un bourreau qui est désormais considéré comme un criminel», ajoute l’avocat. Pour lui, c’est une grande victoire surtout pour ces victimes qui ont eu du mal à se refaire sur le plan social après la médiatisation de l’affaire.

Un message pour «les candidats au tourisme sexuel»

D’après Me Mettioui, cette condamnation aura le mérite d’attirer l’attention des touristes. «Les personnes qui voudraient entrer au Maroc devraient savoir qu’on n’y va pas pour faire n’importe quoi», avertit-il. Philippe Servaty, quant à lui, séjournait régulièrement à Agadir entre 2001 et 2004, où il séduisait des jeunes femmes en leur promettant parfois le mariage, les prenait en photos dans des positions compromettantes qu’il diffusait ensuite sur internet. Lorsque l’affaire éclate en 2005, certaines femmes reconnues sur les images sont condamnées, parfois jusqu’à un an de prison, mais M. Servaty réussit à s’enfuir. Les avocats des victimes l’ont cependant poursuivi jusque dans son pays natal, la Belgique.

Dans un entretien accordé au journal L’Economiste, Me Mettioui estime que l’issue du procès de l’ancien journaliste est porteuse d’un message envers les «candidats au tourisme sexuel : «Attention, si vous portez atteinte à la dignité d’une femme même majeure, vous pouvez vous retrouver en prison avec moins de chance que celle dont a bénéficié Philippe Servaty».

La justice marocaine devrait prendre les devants prochainement

Après «sept ans de combat acharné», les victimes de Servaty sont satisfaites, selon leur avocat, Me Mettioui. Par contre, «J’espère que [prochainement], ce sera la justice marocaine qui condamnera ce genre de crime», déclare Me Mettioui.

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