Des violences ont éclaté, jeudi soir à Amsterdam, entre des communautés marocaines et turques et des supporters du club israélien de football Maccabi Tel Aviv, à la fin du match contre l’Ajax Amsterdam (0-5) en Ligue Europa. En Israël, la douzième chaîne a rapporté que c’étaient plutôt ses nationaux qui étaient à l’origine des émeutes, après avoir arraché un drapeau palestinien accroché sur un bâtiment, en plus de provoquer un chauffeur de taxi d’origine arabe.
Selon Haaretz, près de 3 000 Israéliens ont fait le déplacement pour la rencontre sportive. Sur Internet, des séquences vidéo montrent des supporters israéliens scandant des slogans anti-arabes et anti-palestiniens. Quelques minutes avant le début du match, ils ont également tenté de provoquer les supporters néerlandais, après avoir refusé de respecter la minute de silence en hommage aux victimes des inondations en Espagne, ce que certains internautes interprètent comme une réaction à la reconnaissance espagnole de l’État palestinien.
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— المركز الفلسطيني للإعلام (@PalinfoAr) November 8, 2024
فيديو يظهر تمزيق مشجعين "إسرائيليين" للعلم الفلسطيني في العاصمة الهولندية قبيل مباراة فريق"مكابي تل أبيب" مع أياكس أمستردام، وهو ما تسبب في اندلاع احتجاجات. pic.twitter.com/VTkoRrR2LK
En Israël, la classe politique a rapidement pointé un doigt accusateur. Le ministère israélien des Affaires étrangères a fait état d’au moins dix blessés. De son côté, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé «le gouvernement néerlandais et les forces de sécurité à prendre des mesures strictes et rapides contre les émeutiers et à assurer la sécurité de [ses] citoyens». Ce vendredi, il a ordonné la mobilisation de deux avions pour «venir en aide à [ses] citoyens», à la suite d’un incident qu’il qualifie d’«effroyable», selon un communiqué.
Issu de l’extrême droite, le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, va même jusqu’à y voir un acte d’«antisémitisme». Dans ce sens, il a estimé que les ressortissants avaient été pris à partie «simplement parce qu’ils étaient juifs et Israéliens». Du côté de l’armée israélienne, les membres du personnel en service ont été interdits de se rendre aux Pays-Bas, «jusqu’à nouvel ordre».
Des relais médiatiques mettent en cause la communauté marocaine
Sur la même lancée, des médias pro-israéliens ont chargé les deux principales communautés musulmanes des Pays-Bas. Ainsi, i24news a évoqué des «incidents violents inhabituels» mettant en cause «des Néerlandais d’origines turque et marocaine». Lors d’un autre incident, selon la même source, les supporters du Maccabi Tel Aviv ont été attendus et pris pour cible dans un casino d’Amsterdam. Deux parmi eux sont entrés «après avoir été agressés, le visage ensanglanté». Le média indique aussi que les vigiles ont suspendu l’accès, en demandant aux Israéliens restés à l’intérieur de «descendre, car il y avait 50 Arabes qui les attendaient dehors avec des bâtons et des couteaux».
Dans ce contexte, la Ville d’Amsterdam a recommandé que le rassemblement propalestinien initialement prévu à proximité du stade ayant accueilli le match soit relocalisé, pour des raisons de sécurité. Pour sa part, la police a indiqué avoir ouvert une enquête sur les incidents survenus. Selon la même source, cinq blessés ont été pris en charge à l’hôpital, tandis que 62 personnes ont été arrêtées.
Suscitant de vives réactions, les faits ont poussé des personnalités à s’exprimer, dont l’international marocain Hakim Ziyech. Sur ses réseaux sociaux, l’ancien de l’Ajax Amsterdam a publié une vidéo en réitérant son soutien à une «Palestine libre». «S'ils ne sont pas devant des femmes et des enfants, alors ils s’enfuient», a-t-il commenté.
Ce n’est pas la première fois qu’un match du Maccabi Tel Aviv est marqué par des violences. En mars dernier, lors d’une rencontre avec l’Olympiakos à Athènes (Grèce), des supporters israéliens ont attaqué un supporter propalestinien d’origine arabe, après que ce dernier a brandi le drapeau de la Palestine.