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Tribune

Maroc : De la nécessité de sauver les Abattoirs de Casablanca de la voracité immobilière

Depuis quelque années, le Maroc se cherche une nouvelle identité artistique et culturelle , à l'image de sa jeunesse qui s'est lancé tant bien que mal dans différents domaines artistiques , allant des arts de rue à la vidéo , sans oublier le coeur de ce mouvement naissant , les musiques urbaines .

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Ainsi depuis la fin des années 90 jusqu’à aujourd’hui, ont émergé de part et d’autre du pays des collectifs et des individualités artistiques, avides d’expériences nouvelles et soucieux de développer des formes d’expression qui leur ressemblent et les représentent. Dans un pays sclérosé depuis plus de 30 ans dans les domaines culturels et artistiques, ils ont agi, à l’instar de leurs homologues des arts urbains et des musiques amplifiées dans le monde entier, dans un refus de l’immobilisme ambiant.

Bien souvent, ces démarches très personnelles se sont heurtées à l’incompréhension des autorités et du public lambda, voire à leur hostilité, comme on a pu le constater lors de la sinistre affaire des sataniques de 2003, dont on fête cette année les dix ans, ou par la suite dans certains débats houleux au parlement et dans les médias.

Il fallait alors se fédérer et trouver des espaces (physiques et intellectuels) pour pouvoir laisser libre cours aux idées et aux idéaux, à la création et à la production artistiques.

Les Anciens Abattoirs de Casablanca, réinvestis depuis peu par plusieurs collectifs, associations et artistes, on répondu à cette attente, en permettant l'accueil et la mise en places de plusieurs actions et évènements culturelles et artistiques, en attendant de trouver les fonds et le soutien nécessaires des instances dirigeantes et de généreux mécènes pour mettre en places des structures et des programmes pérennes.

Aujourd'hui, cette friche culturelle, qui offre de nouvelles possibilités à la jeunesse casablancaise ainsi qu'un espace d'expression libre, à la fois ouvert à tous et affranchi du regard de la rue, est menacée par des projets immobiliers, qui voudraient voir cet espace historique transformée en parking .

Pour le moment, les éléments sont insuffisants pour déterminer si l’avenir du lieu en tant qu’espace culturel est menacé, mais la présence actuellement de voitures en surnombre dans l’enceinte même des abattoirs ne présage rien de bon.

Dans l'état actuel des choses, dans un pays où la quête identitaire se mélange au besoin d'ouverture et de modernité, et où l'évolution des mœurs passe nécessairement par la pédagogie de l'art et de la culture, le Maroc a le devoir de protéger d'une part son patrimoine culturel tout en encourageant la création artistique contemporaine.

Les Abattoirs sont jusqu'à aujourd'hui le meilleur exemple d’initiative développée par le secteur privé.

Empêchons la transformation de ce lieu !

Pour signer la pétition : http://www.avaaz.org/fr/petition/Laisser_tranquille_LBatoire/?pv=4

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