Menu

Grand Angle

Maroc : Partis et ONG saluent la grâce royale et appellent à libérer les militants du Hirak du Rif et Figuig

Des responsables et anciens ministres au Maroc ont exprimé leur soulagement après la grâce royale accordée à des journalistes et à des activistes, à l’occasion de la Fête du trône. Dans ce sillage, l’AMDH a pour autant souligné que la joie resterait incomplète, sans la libération de tous les détenus politiques et d’opinion, y compris ceux du Hirak du Rif et de Figuig.

Publié
DR
Temps de lecture: 3'

Dès l’annonce de la grâce royale, à l’occasion du 25e anniversaire de la Fête du trône au Maroc, les réactions se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Les internautes ont été nombreux à relayer les photos des journalistes, blogueurs et militants graciés. Les auteurs des publications évoquent une étape importante qui devrait augurer de la libération d’autres militants, à commencer par ceux du Hirak du Rif.

Dans un statut, l’ancien ministre de la Justice, El Mostapha Ramid, a déclaré que l’initiative était «attendue par les uns et inenvisageable pour d’autres». «Le roi a accordé sa grâce à plusieurs personnes : journalistes, militants politiques et autres, à l’occasion de la glorieuse Fête du trône», s’est-il félicité.

Et d’ajouter : «Ceux qui aiment Sa Majesté, et j’en fais partie, ont le droit d’être fiers de sa sagesse et il est du devoir de reconnaître cette dernière». «Encore une fois, merci à Sa Majesté. Nous avons cru en votre bonté. A l’occasion de la glorieuse Fête du trône, je souhaiterais réitérer que vous resterez toujours une source de clémence. Merci à tous vos distingués collaborateurs qui ont contribué à cette noble réalisation nationale», a enchaîné l’ancien ministre issu du PJD.

Toujours au sein du parti islamiste, l’ancien chef du gouvernement Saadeddine El Othmani a réagi à l’annonce, en exprimant sa «grande joie» de voir les journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raïssouni remis en liberté, en plus des militants Reda Taoujni et Youssef El Hirech. «C’est une grande fête nationale avec laquelle se réjouissent les défenseurs de droits et tous ceux qui tiennent à la nation», a-t-il ajouté, tout en louant le roi Mohammed VI pour sa décision.

De son côté, le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), Mohamed Nabil Benabdallah s’est exprimé sur sa page Facebook. Pour lui, cette grâce constitue «une très bonne nouvelle reçue avec une profonde joie et une grande émotion». «C’est la grâce royale d’un certain nombre de noms au sein du corps professionnel journalistique», s’est-il félicité.

«Au vu de cette généreuse initiative royale à forte connotation droitdelhommisme, nous ne pouvons qu’exprimer notre gratitude à Sa Majesté le Roi pour sa réponse aux appels des forces démocratiques et des droits humains, tout en félicitant les concernés pour ce pas conséquent, alors que le peuple marocain célèbre la Fête du trône à ses 25 ans d’acquis du règne du souverain.»

Mohamed Nabil Benabdallah

L’ancien ministre de la Communication a conclu que les espoirs alignés sur la volonté royale seraient «toujours portés sur un Maroc meilleur, où prospèrent développement et démocratie, où l’espace des libertés et des droits humains s’élargit».

Une avancée en demi-teinte, selon des ONG

De son côté, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a considéré cette libération comme «un acquis important obtenu grâce à la lutte collective des mouvements démocratiques et des droits humains, nationaux et internationaux».

«Notre joie à tous restera incomplète, tant que tous les détenus politiques et d’opinion ne seront pas libérés dans notre pays, notamment ceux du Hirak du Rif et de Figuig, les blogueurs et autres», a plaidé l’ONG. Dans ce sens, l’association a renouvelé ses appels à «vider les prisons de tous les détenus politiques et d’opinion, de façon à clore définitivement le dossier des détentions politiques dans notre pays».

Pour sa part, l’association Al Adl Wal Ihsane a déclaré avoir bénéficié, «comme nombre de Marocains» d’une «grâce qui concerne de nombreux détenus d’opinion, politiques et opposants à la normalisation». «Nous saluons cette étape, surtout dans ces circonstances, et nous félicitons toutes les personnes qui libérées qui recouvrent leurs droits légitimes, compte tenu du contexte de leurs procès, des accusations fabriquées contre eux, et le recours du pouvoir judiciaire et des institutions à une vindicte à leur encontre, découlant sur des souffrances morales, matérielles et sociales pour eux-mêmes, leurs familles, leurs proches et leurs amis», indique la structure dans un communiqué.

Pour autant, la Jamâa a estimé que cette étape resterait «inachevée», si elle n’incluait pas «tous les autres détenus remplissant les mêmes conditions, notamment ceux du Hirak du Rif et l’ancien bâtonnier Mohamed Ziane, en plus de garantir que ces drames ne se reproduiront pas, grâce à un pouvoir judiciaire indépendant et garant du procès équitable».

Aussi, elle estime que l’étape visant à «nettoyer» les prisons des «détenus politiques» est «nécessaire», dans le cadre de «mesures d’accompagnement visant à parvenir à une large réconciliation nationale qui renforce l’unité du front intérieur face aux défis croissants». Ce processus, selon la même source, ouvrirait la voie «à tous les Marocains» pour «servir leur pays et relever les défis du développement, de la démocratisation et de la justice».

Annoncé lundi 29 juillet, la grâce royale a été accordée à 2 476 personnes. Outre les trois journalistes Omar Radi, Taoufik Bouachrine et Soulaimane Raïssouni, Reda Taoujni, Youssef El Hirech, Imad Stitou, Afaf Bernani, Hicham Mansouri, Abdessamad Ait Aicha et Saida El Alami sont concernés, de même des blogueurs et des activistes contre la normalisation avec Israël.

Sakina2020
Date : le 31 juillet 2024 à 12h37
Oui pour la libèration de Zefzafi et ses amis inchallah
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com